Près de 75.000 candidats étaient en attente d'une proposition vendredi et quelque 13.900 ont demandé à être accompagnés par le recteur de leur académie, un dispositif nouveau entré en vigueur dès les premières réponses de Parcoursup. Au total, 89.000 jeunes sont donc toujours actifs sur la plateforme, sans proposition mi-juillet.
L'an dernier, le 14 juillet (l'ancien système APB dévoilait ses chiffres sur trois dates fixes, dont le 14 juillet), 87.000 candidats étaient en liste d'attente. Le nombre d'inscrits sur Parcoursup est à peu près similaire à 2017 (810.000).
Mais cette année, la plateforme continue de "mouliner" jour après jour et des places se libèrent chaque jour, jusqu'au 5 septembre, souligne le ministère de l'Enseignement supérieur.
Aaliyah, qui a eu son bac économique et social (ES) cette année, est toujours en liste d'attente. Elle avait demandé une place à l'université Paris-Dauphine, une filière sélective qui n'est pas sur Parcoursup et où elle n'a pas été acceptée, et huit licences non sélectives, mais hors de l'académie de Versailles, dont elle dépend. "Un choix risqué" reconnait-elle, mais qu'elle pensait raisonnable au vu de ses très bonnes notes en langues.
Elle est actuellement 50e en liste d'attente de la licence Langues étrangères appliquée (LEA) de la Sorbonne-Nouvelle, son choix préféré, contre 1.800e en début de procédure. Elle a bon espoir de décrocher cette place mais a aussi candidaté, pour plus de sûreté, en LEA à Dijon, Aix ou dans le Nord, sur la procédure complémentaire.
L'impression qu'elle gardera de ces semaines écoulées? "Du stress".
La procédure complémentaire a démarré le 26 juin et s'achève le 21 septembre. Elle permet aux bacheliers, même ceux qui ont reçu des propositions, de candidater sur des places encore disponibles. Un dispositif similaire à ce qui existait avec APB.
"Des semaines d'incertitude"
Parcoursup a été conçu pour supprimer le tirage au sort dans les filières les plus demandées et a instauré un classement des dossiers dans toutes les licences générales, une mesure qualifiée de "sélection pour l'entrée en fac" par ses détracteurs.
Autre différence par rapport à APB, les candidats ne classent pas leurs voeux avec Parcoursup. Ce qui, selon les critiques, a ralenti le processus. "Ce qu'on a maintenant, on aurait pu l'avoir il y a plusieurs semaines", estime Vincent Iehlé, professeur d'économie à l'université de Rouen-Normandie, spécialiste des processus d'affectation dans l'enseignement supérieur.
"Ce qui me gène, c'est cette inégalité par rapport au temps. Des élèves vont aller, in fine, à l'université mais ils sont restés dans l'incertitude pendant des semaines, car ils étaient en liste d'attente" et parfois très bas sur ces listes, ajoute-t-il.
Des classes prépa se sont plaintes de n'avoir pas pu, dès les premiers résultats de Parcoursup fin mai, remplir leurs classes avec des voeux confirmés, ce qui perturbe l'organisation de la rentrée.
"Le processus est plus lent pour tout le monde, y compris les prépas", note Laurent Champaney, président de la commission "Amont" de la Conférence des grandes écoles (CGE). "L'intérêt de Parcoursup, c'est que les lycéens n'ont pas à se brider en classant leurs voeux. Mais il faut qu'ils se montrent ensuite raisonnables et se fixent sur un choix" pour libérer les places qu'ils occupent, ajoute-t-il.
Ces choix non classés sur la plateforme ont redonné la main aux bacheliers, selon le ministère. Avec APB, les jeunes recevaient une seule proposition. Avec Parcoursup, c'est à eux de choisir parmi leurs propositions, quand ils en ont. Seuls 64% des propositions faites par APB ont été définitivement acceptées en 2017, souligne la ministre Frédérique Vidal.
Pour faire face à la poussée démographique d'il y a quelque 20 ans et aux besoins de formation supérieure des jeunes dans l'économie de ce début de XXIe siècle, le ministère de l'Enseignement supérieur a créé quelque 30.000 places supplémentaires pour la rentrée 2018, dans les universités (en licence et en IUT) et en BTS.
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