Rendez-vous dimanche. Les Bleus joueront leur 3e finale mondiale, après 1998 - gagnée face au Brésil, et celle de 2006 perdue face à l'Italie - après avoir éjecté la Belgique, bourreau du Brésil dans ce tournoi, en demi-finales mardi soir à Saint-Pétersbourg (1-0).
La France a les yeux dans ses Bleus: 19,1 millions de téléspectateurs ont suivi leur match mardi sur TF1, un record d'audience depuis 2016, selon des données de Médiamétrie diffusées mercredi.
Au coup de sifflet final du succès contre les Diables Rouges, la foule s'est massée mardi soir sur les Champs-Elysées. Comme en 1998, quand elle chantait à tue-tête "Et un et deux et trois zéro" et que le visage de Zinédine Zidane était projeté sur l'Arc de Triomphe.
"Les images sur les Champs, ça rappelle des bons souvenirs, mais il y a 20 ans, c'était des images après une finale, cette fois c'était après une demi-finale", a commenté Didier Deschamps, qui en 1998 soulevait la Coupe du monde comme capitaine des Bleus.
Ce "Père la victoire" du football français a toujours quelque chose en travers de la gorge. "Il y a deux ans, c'était si douloureux, ce n'est pas rien de gagner une demi-finale mais il y a la finale ensuite", a insisté DD.
"Il faut aller au bout"
Il y a deux ans, lors de la finale de l'Euro-2016 en France, les Bleus s'étaient inclinés après une prolongation cruelle: André-Pierre Gignac avait trouvé le poteau et Eder avait marqué le but de la victoire du Portugal (1-0, a.p.). Et dire que la Seleçao avait été si rapidement privée ce soir-là de son joueur vedette, Cristiano Ronaldo, blessé.
Ce message - une finale, ça se gagne - est bien passé dans le groupe. Sur les images qui ont filtré des coulisses, diffusées sur les réseaux sociaux des joueurs ou la Fédération (FFF), peu d'effusions de joie, contrairement aux tours précédents. "Y'aura pas de story (Instagram) aujourd'hui, Grizou a oublié la baffle !", a plaisanté Presnel Kimpembe, le DJ habituel des Bleus.
Mais dans la bouche des Bleus dans le car les ramenant du stade à leur hôtel à Saint-Pétersbourg, il n'y avait qu'un mantra. Paul Pogba lâche ainsi: "C'est beau, c'est beau mais il reste une grosse marche. On est bien, c'est bien, mais c'est pas fini".
Ou encore Samuel Umtiti, buteur victorieux contre les Belges: "Il reste une marche. On a un pied dessus, il faut mettre le deuxième". "Il faut aller au bout, on n'a pas le choix", a encore insisté Steven N'Zonzi.
Un bon signe ?
Les Bleus connaîtront leur adversaire ce mercredi soir, à l'issue de l'autre demi-finale à Moscou entre Angleterre et Croatie. "On va tranquillement regarder ça sur nos canapés à la télévision", a commenté Deschamps.
Ce jour de repos supplémentaire par rapport à l'adversaire peut compter d'ailleurs. Les Bleus ont retrouvé après le match leurs proches à Saint-Pétersbourg, ville qu'ils quitteront en début d'après-midi mercredi pour rentrer à leur camp de base d'Istra en banlieue de Moscou.
Quel que soit l'adversaire dimanche, si Deschamps réussit à gagner la Coupe du monde en tant que joueur et sélectionneur, il entrera à 49 ans dans un club très fermé. Seuls deux autres hommes l'ont fait avant lui.
Mario Zagallo, Brésilien, a été champion comme joueur avec la Seleçao en 1958 et 1962, puis en 1970 comme coach. La "Petite Fourmi" était également dans le staff - comme adjoint cette fois - lors du sacre de 1994.
Le "Kaiser" Franz Beckenbauer, capitaine de la RFA victorieuse de la Coupe du monde 1974, fut aussi le sélectionneur de la Mannschaft championne du monde en 1990.
En 1998, c'est un défenseur, Lilian Thuram, qui avait éliminé la Croatie d'un doublé en demi-finales. En 2018, c'est un autre défenseur, Umtiti, qui élimine la Belgique. Un bon signe ? "Je l'espère", a dit le joueur de Barcelone.
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