"Peut-être que nous avons plusieurs joueurs plus expérimentés, mais nous avons aussi de jeunes joueurs", a assuré Mario Mandzukic, quand Andrej Kramaric explique: "les deux équipes ont de l'expérience donc je ne pense pas que cela fera forcément une différence".
Deux ans de différence en moyenne
Et la Croatie (27,3 ans en moyenne) laisse la part belle aux vieux grognards, de Mandzukic (32 ans) lui-même au gardien Danijel Subasic, 33 ans, en passant par les stars du milieu de terrain, Luka Modric (32) et Ivan Rakitic (30 ans). Une expérience précieuse pour garder la tête froide malgré les polémiques et les matches accrochés, les "Vatreni" ayant gagnés leurs deux derniers matches aux tirs au but.
Polémiques? Le sélectionneur Zlatko Dalic, méconnu mais loué par ses troupes, a débuté la compétition dans le lourd contexte de l'affaire Zdravko Mamic, du nom de l'ancien homme fort du football croate condamné à de la prison ferme début juin. Il a ensuite renvoyé chez lui l'attaquant de la Fiorentina Nikola Kalinic, coupable d'avoir refusé d'entrer en jeu lors du premier match de poules.
Il a enfin dû gérer un début de crise diplomatique quand un ancien international intégré au staff de la sélection, Ognjen Vukojevic, a publié une vidéo le montrant aux côtés d'un des buteurs du quart de finale, Domagoj Vida, célébrant l'élimination de la Russie au cri de "Gloire à l'Ukraine".
"Là pour profiter"
Rien de tout ça n'a entravé le climat euphorique dans lequel baignent les Croates. "Il n'y a pas de raison d'être nerveux, il n'y a pas de pression, nous sommes là pour profiter de cette demi-finale, jouer du beau football et obtenir un résultat", a dit Dalic mardi.
Même topo côté anglais, où le sélectionneur Gareth Southgate (avec une troupe de 25,6 ans de moyenne d'âge) est déjà content d'être en demies. "Tout le long du parcours nous avons été parmi les équipes les plus jeunes du tournoi, mais on n'est jamais vraiment sûr de jusqu'où cette équipe peut aller. L'appétit de ces joueurs est évident pour tout le monde".
C'est déjà une belle revanche pour le foot anglais: cela faisait vingt-huit ans que l'Angleterre n'avait plus pointé son nez en demi-finale d'un Mondial. C'était le 4 juillet 1990, à Turin, et la sélection aux Trois Lions s'était inclinée aux tirs au but contre le futur champion, l'Allemagne de l'Ouest de Lothar Matthäus.
Episodes honteux
L'Angleterre se repasse les images de "sa" finale du Mondial-1966 remportée à Wembley face à la RFA (4-2 a.p.), avec notamment un triplé de Geoff Hurst. Car depuis, les moments de se réjouir ont été rares, entre la demi-finale de 1990 ou les quarts de 1970, 1986, 2002, 2006... Ces dernières années, les épisodes honteux se sont succédés comme cette élimination au premier tour il y a quatre ans, au Brésil et cette sortie de route infamante dès les huitièmes de finale de l'Euro-2016, contre le petit poucet islandais. "Après l'Islande, on savait qu'il fallait changer des trucs", avait expliqué le joueur de Tottenham Eric Dier. "On savait qu'on ne pouvait plus laisser cela se reproduire."
Le nouveau sélectionneur, Gareth Southgate, est plébiscité, mais la nouvelle génération, Harry Kane, Dele Alli, Harry Maguire, le "M. coups de pied arrêtés" Kieran Trippier ou le gardien Jordan Pickford, ont aussi brillé.
"Il y a des joueurs fantastiques qui arrivent, c'est un moment très excitant pour le football anglais. J'espère qu'ils vont continuer à grandir, à apprendre, et à le faire au plus haut niveau des Coupes du Monde et des championnats d'Europe", explique Jordan Henderson, qui "espère gagner quelques trophées en route". Et si c'était dès dimanche? D'abord, la Croatie.
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