Au moins douze personnes ont péri dont au moins dix civils dans cet attentat perpétré dans les faubourgs de Jalalabad contre un véhicule du NDS, les services de renseignements afghans, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique.
Outre les douze personnes tuées, cinq personnes ont été également grièvement brûlées a précisé le Dr Najibullah Kamawal, directeur des services de santé de Jalalabad.
Le kamikaze s'est présenté à pied et a déclenché sa charge près d'une station-service qui a aussitôt pris feu et brûlé pendant plusieurs heures, l'incendie se propageant aux échoppes voisines et aux voitures garées, a rapporté Attaullah Khogyani, porte-parole du gouverneur provincial.
"J'ai vu une énorme boule de feu qui a littéralement projeté les gens. Certains étaient en feu. L'incendie a duré des heures avant d'être maîtrisé", a précisé un témoin de la scène, Esmatullah.
Le site présente un aspect désolé, entièrement calciné: la station-service ne tient plus debout que par ses quatre piliers de ciment noirci, les voitures et camions autour n'offrent que des carcasses grisâtres et le sol est jonché de débris et de cendres qui contrastent avec les buissons et arbustes toujours verts qui bordent la route.
L'attaque s'est produite vers 10H00 du matin (6H30 GMT) mais il a fallu plusieurs heures et que les flammes soient à peu près éteintes pour établir un premier bilan du désastre.
Sur la messagerie cryptée Telegram, l'organe de propagande de l'EI a rapporté l'attentat en précisant que "le kamikaze qui portait une veste d'explosifs a frappé un rassemblement des services de renseignements afghans".
Pression militaire
Le chef de la police provinciale Ghulam Sanayee Estanakzai a confirmé qu'il s'agissait bien d'hommes du NDS.
Jalalabad est la capitale du Nangarhar, province montagneuse de l'Est frontalière du Pakistan, qui abrite talibans et combattants de l'EI.
La pression exercée ces derniers mois par les forces afghanes appuyées par l'armée américaine, agissant au nom de la lutte contre le terrorisme, a permis récemment de déloger l'EI de trois districts passés sous son contrôle ces deux dernières années - Kot, Achin et Deh Bala.
Cependant leur présence est loin d'avoir été éliminée dans la région, malgré l'établissement de postes avancés américains sur les collines de Deh Bala et une surveillance constante.
Depuis la fin du cessez-le-feu de trois jours observé mi-juin entre forces gouvernementales et talibans, c'est la région de Jalalabad qui a subi le plus d'attentats, tandis que le niveau de violence a reculé dans le sud et le sud-est du pays, selon une source de sécurité.
Une conférence internationale d'une centaine de dignitaires religieux venus d'une quarantaine de pays est réunie jusqu'à mercredi à Jeddah, en Arabie saoudite.
Organisée sous l'égide de l'Organisation de la conférence islamique, elle doit répéter que le conflit afghan n'a pas de légitimité religieuse au regard de l'islam, comme l'a fait en juin le conseil des oulémas afghans en promulguant une fatwa déclarant le terrorisme "haram" (interdit).
Cette conférence coïncide en outre avec le sommet de l'Otan qui se tiendra mercredi à Bruxelles. L'organisation du Traité Atlantique compte 16.000 hommes déployés en Afghanistan en soutien aux forces afghanes, dont 13.000 Américains.
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