Les sauveteurs ont en effet récupéré lundi quatre des garçons, au lendemain de l'extraction réussie des quatre premiers par des plongeurs d'élite.
"Deux jours, huit sangliers sauvages", le nom de leur équipe de football, ont laconiquement écrit dans la soirée sur leur page Facebook les commandos de marine thaïlandais, au centre de l'opération de sauvetage.
"Tout le monde peut être fier. Mais la mission n'est pas encore terminée", a tempéré le chef de la junte au pouvoir en Thaïlande depuis un coup d'Etat en 2014, le général Prayut Chan-O-Cha, qui s'est rendu sur le site de l'opération en fin d'après-midi.
L'Américain Elon Musk, le patron de SpaceX et de Tesla, a annoncé mardi qu'il se trouvait sur place et qu'il avait fait envoyer en Thaïlande un mini-sous-marin de secours. "Je viens de revenir de la Grotte 3. Mini-sous-marin est prêt si besoin", a tweeté Elon Musk.
L'engin, adapté d'une pièce détachée d'une fusée Falcon fabriquée par SpaceX, est de forme tubulaire, et son diamètre serait assez faible pour qu'il puisse passer dans les boyaux les plus étroits mais assez grand pour qu'un enfant s'y tienne. Ce mini-sous-marin est censé être tiré dans l'eau par des plongeurs.
La Thaïlande tout entière espère une issue heureuse pour les enfants et leur entraîneur de 25 ans bloqués depuis le 23 juin dans la grotte de Thuam Luang, dans le nord de la Thaïlande. La saga passionne aussi les médias étrangers qui ont envoyé des centaines de journalistes sur place.
La pluie de mousson menaçant d'inonder ce réseau souterrain complexe, long d'une dizaine de kilomètres, constitue le principal défi pour les sauveteurs qui redoutent de nouvelles précipitations avant la sortie de l'ensemble du groupe.
L'équipe de football des "Sangliers sauvages", 12 garçons de 11 à 16 ans et leur jeune entraîneur, avait passé neuf jours dans les tréfonds de la grotte avant que deux plongeurs britanniques ne réussissent à la rejoindre en début de semaine dernière. Emaciés mais en vie, les jeunes footballeurs étaient perchés sur un promontoire, à plus de quatre kilomètres de l'entrée de la grotte.
Dimanche, quatre garçons ont revu la lumière du jour, grâce à des plongeurs expérimentés qui les ont guidés le long d'un parcours tortueux, marqué par des portions inondées et étroites, en particulier un passage très difficile à franchir dans lequel il faut se faufiler et qui est le cauchemar de la cellule de crise. Lundi, un deuxième groupe de quatre rescapés leur a emboîté le pas.
Baptisés par les réseaux sociaux "Sangliers sauvages 1, 2, 3, 4", les quatre premiers garçons, hospitalisés, vont bien, a précisé Narongsak Osottanakorn, même s'ils sont "tenus à l'écart" de leurs parents, afin d'éviter qu'ils ne soient contaminés, vu leur état de faiblesse.
"Les médecins envisagent de permettre aux familles de leur rendre visite, mais séparés par une vitre", a-t-il dit.
Replacer des bouteilles d'oxygène
Les équipes de plongeurs ont dû se reposer entre les deux évacuations et replacer des bouteilles d'oxygène le long du parcours, d'où l'intervalle.
Les parents des derniers enfants à devoir être évacués attendent à l'entrée de la grotte de retrouver leurs enfants.
"J'attends toujours ici à la grotte, je croise les doigts", a dit à l'AFP Supaluk Sompiengjai, la mère de Pheerapat, communément appelé par son surnom, "Night".
Outre les embûches le long du parcours de plongée, la situation est compliquée par le fait qu'une bonne partie des enfants ne savent pas nager et qu'aucun n'a jamais fait de plongée. Un ancien plongeur de la marine thaïlandaise y a laissé la vie, témoignant de la très grande difficulté de l'entreprise, même pour des professionnels.
Menace de pluie
Le manque d'espace pour placer suffisamment de bouteilles d'oxygène ajoute aussi à la complexité des opérations.
Les hordes de journalistes accourus des quatre coins de la Thaïlande et de la planète sont tenus à l'écart de la grotte, de même que de l'hôpital de Chiang Rai où les quatre premiers rescapés ont été placés en observation.
Les garçons se sont trouvés piégés par la montée des eaux dans ce réseau situé à la frontière avec la Birmanie et le Laos.
Après leur découverte par les plongeurs britanniques, les sauveteurs ont désespérément passé en revue toutes les solutions possibles, percer des tunnels dans la montagne ou attendre sous terre pendant des semaines la fin de la mousson.
Mais face à la menace de nouvelles pluies et à la baisse des niveaux d'oxygène dans la chambre où le groupe a trouvé refuge, les autorités ont décidé dimanche de tenter le tout pour le tout.
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