Une fois la séance déclarée ouverte par le président du Congrès et président de l'Assemblée, François de Rugy (LREM), le président de la République a fait son entrée dans l'hémicycle et est monté immédiatement à la tribune, pour le deuxième discours de son quinquennat dans ce cadre symbolique.
"En ce 9 juillet, date anniversaire du jour où ici même à Versailles, en 1789, l'Assemblée nationale issue des états généraux s'est reconnue un pouvoir constitutant, et à la veille d'une réforme institutionnelle d'envergure, j'invite les membres du Congrès à accueillir le président de la République", a glissé François de Rugy devant l'hémicycle versaillais avec quelques sièges vacants.
Emmanuel Macron avait auparavant déjeuné au château avec les présidents des deux chambres, M. de Rugy et Gérard Larcher (LR), le Premier ministre Edouard Philippe et d'autres responsables parlementaires, mais plusieurs ténors (LR, PS, PCF, LFI) avaient décliné l'invitation. "Aucun sujet politique" n'a été abordé lors de ce déjeuner "sans tensions particulières", auquel ont aussi participé plusieurs ministres, dont le chef du gouvernement Edouard Philippe.
Dans l'hémicycle garni de velours rouge, certains sièges des 577 députés et 348 sénateurs restaient vacants, notamment des députés de La France insoumise et de quelques LR, qui ont décidé de boycotter.
Les élus communistes, arborant leurs écharpes tricolores, se sont rassemblés auparavant devant la salle du Jeu de paume pour prêter "le serment de défendre une République démocratique".
Les Insoumis ont organisé pour leur part une "manifestation en ligne". Leur chef de file Jean-Luc Mélenchon a considéré sur son blog lundi qu'Emmanuel Macron "inaugure la nouvelle monarchie présidentielle absolue qui va commencer avec la réforme constitutionnelle".
A l'issue de son intervention d'environ une heure, le chef de l'Etat quittera l'hémicycle pour faire place à un débat, sans vote. Les prises de parole des groupes politiques doivent s'enchaîner durant 2H15, à raison de 10 minutes par groupe.
Dans l'hémicycle, les députés et sénateurs n'étaient pas placés par groupes politiques (comme c'est habituellement le cas dans les hémicycles de chacune des deux chambres), mais par ordre alphabétique.
M. Macron est le troisième président sous la Vème République à s'exprimer devant les parlementaires dans le cadre de Versailles.
Nicolas Sarkozy, en vertu d'une nouvelle possibilité ouverte par une révision de la Constitution en 2008, avait été le premier en juin 2009, avant François Hollande trois jours après les attentats du 13 novembre 2015. Il fallait remonter auparavant à 1848 --et au prince-président Charles Louis Napoléon.
Depuis l958, le Congrès s'est réuni jusqu'alors 19 fois à Versailles, dont 16 fois pour adopter une révision de la Constitution.
Lors de sa première intervention devant le Congrès, le 3 juillet 2017, pour un coût avoisinant les 300.000 euros, le nouveau chef de l'Etat avait annoncé son intention d'en faire un rendez-vous annuel.
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