Le train transportant 362 passagers provenait de Kapikule, dans la région de Tekirdag, à la frontière bulgare, et se rendait à Istanbul quand six de ses voitures ont déraillé, à proximité du village de Sarilar.
Le vice-Premier ministre turc Recep Akdag a annoncé tôt lundi que 24 personnes avaient péri dans l'accident et que des dizaines d'autres étaient blessées. Un premier bilan dimanche faisait état de dix morts.
Le ministre de la Santé Ahmet Demircan, cité par les médias turcs, a indiqué que 318 blessés avaient été conduits à l'hôpital après l'accident, 124 restant encore hospitalisés lundi matin.
Les opérations de recherches et de sauvetage ont été achevées lundi matin, selon M. Akdag.
Le ministère des Transports a indiqué dans un communiqué que le sol s'était dérobé sous les rails en raison d'abondantes pluies récentes, provoquant le déraillement.
Les images télévisées montraient plusieurs voitures couchées sur le côté et des victimes évacuées sur des brancards. Le train accidenté semblait circuler sur une des vieilles lignes ferroviaires à voie unique.
Le ministre des Transports Ahmet Arslan a précisé que les rails avaient été contrôlés en avril.
Plus de 100 ambulances ont été dépêchées sur les lieux dimanche, selon un responsable du ministère de la Santé, Eyup Gumus, s'exprimant sur la télévision publique TRT Haber.
Accidents mortels
L'armée turque a de son côté indiqué dans un communiqué avoir envoyé plusieurs hélicoptères sur le site de l'accident.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui entame lundi un nouveau mandat de cinq ans avec des pouvoirs élargis, a fait part de ses condoléances aux victimes et annoncé qu'une enquête serait menée sur "cet accident tragique".
La Turquie a entrepris ces dernières années de moderniser son réseau ferroviaire, construisant plusieurs lignes à grande vitesse pour ramener vers le rail des voyageurs préférant l'avion ou le transport par autocar.
Elle a ainsi inauguré en juillet 2014 son premier train à grande vitesse entre ses deux principales villes, la capitale Ankara et Istanbul, un projet mis en œuvre par M. Erdogan dans le cadre de ses efforts pour moderniser son pays.
Cette ligne a ramené la durée du voyage entre ces deux villes à trois heures et demie contre plus de sept heures auparavant.
Plusieurs accidents mortels se sont produits sur le réseau ferré turc ces dernières années.
Le plus meurtrier avaient eu lieu en juillet 2004, faisant 41 morts et 80 blessés dans le déraillement d'un train à grande vitesse dans la province de Sakarya, dans le nord-ouest du pays.
En janvier 2008, neuf personnes sont mortes dans un déraillement provoqué par des rails défectueux dans la région de Kutaha, au sud d'Istanbul.
La Turquie s'est dotée d'un réseau ferré dès le milieu du XIXe siècle, sous l'Empire ottoman, et la construction des voies a été assurée par les grandes puissances de l'époque, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne.
La légende veut que les compagnies étrangères aient été payées au kilomètre, ce qui expliquerait les itinéraires tortueux empruntés par les chemins de fer turcs.
Le développement du réseau a été poursuivi par le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk, mais son entretien a par la suite été négligé quand la situation économique du pays s'est détériorée.
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