Pendant environ une heure, le chef de l'Etat doit évoquer "les grandes lignes" des chantiers des 12 prochains mois pour poursuivre "la transformation du pays", de l'audiovisuel aux retraites, selon les indications lâchées par l'Elysée.
Outre une évocation de sa vision de la révision constitutionnelle, un an après sa présentation dans ce lieu symbolique, des "marcheurs" tablaient sur des passages sur les migrants, et l'Europe.
Ce discours, à partir de 15h, intervient après une série de sondages défavorables. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et franceinfo, à peine un tiers des Français estiment la politique du président "juste" (29%) ou "efficace" (34%).
Auparavant, le chef de l'Etat aura déjeuné avec les responsables des groupes parlementaires ayant accepté son invitation, sans LR, PS, PCF et LFI.
Pour le chef de file des députés LR Christian Jacob, Emmanuel Macron est "d'une suffisance totale", et il faut attendre "un discours long sur +ma vie, mon oeuvre+".
Quelques députés LR n'assisteront pas au Congrès, comme Julien Dive et Pierre Cordier, déjà absents en 2017 et critiques d'une "+rencontre+ surfaite, inutile et très coûteuse".
"monarchique"
Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente socialiste du Sénat qui boycotte aussi, a critiqué sur Twitter "le président (qui) réduit le Parlement à un simple spectateur". Le numéro un du PS Olivier Faure y sera, bien qu'il juge l'exercice "autocratique, monarchique".
Tous les députés de la France insoumise vont boycotter la "fausse solennité" de cette allocution, appelant à une "manifestation en ligne" par mots-dièses "MacronMonarc" sur les réseaux sociaux.
Un boycott "profondément choquant", a dénoncé le député LREM Laurent Saint-Martin sur LCP. "On savait que les Insoumis n'étaient pas républicains ou en tout cas pas dignes de la Vème" et les députés LR séchant le Congrès "ne peuvent plus s'appeler Républicains", a-t-il estimé.
Marine Le Pen écoutera à Versailles "ce que le président de la République va dire pour justifier la politique (...) qui frappe les plus faibles dans notre pays", a-t-elle déclaré à BFMTV et RMC. Gilbert Collard n'y sera pas, refusant "le rôle de courtisan parlementaire".
L'Elysée souligne que le président recourt à une disposition de la réforme constitutionnelle de 2008 voulue par Nicolas Sarkozy. Elle permet au chef de l'État de prendre la parole devant les deux chambres réunies et "sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote".
Le chef de l'Etat pourrait rappeler sa philosophie sur les aides sociales, pour passer d'une "logique essentiellement compassionnelle, qui assigne trop souvent les individus dans les prestations sociales sans perspectives de sortie des dispositifs, à une politique sociale qui émancipe", a espéré la présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Brigitte Bourguignon (ex-PS), de l'aile gauche LREM.
Une nécessité, pour le député "marcheur"Frédéric Barbier (ex-PS), qui a estimé dans Le Monde que "si l'on peut constater certaines avancées sociales, pour autant, l'équilibre n'a pas encore été trouvé", et qu'"un bouleversement est attendu afin de sortir des logiques comptables et budgétaires".
"Éteindre la mèche"
M. Macron pourrait chercher, selon une source parlementaire, à "éteindre la mèche" de sa sortie provocatrice sur le "pognon de dingue" que coûteraient les aides sociales sans sortir leurs bénéficiaires de la pauvreté. Mais il ne détaillera pas le futur plan pauvreté, reporté officiellement pour des arbitrages budgétaires préalables.
"J'espère qu'il va parler de la pauvreté", a commenté le président du Sénat (LR) Gérard Larcher, souhaitant aussi qu'il aborde la défense de la laïcité.
Lors de sa première intervention devant le Congrès, le 3 juillet 2017, pour un coût avoisinant les 300.000 euros, le chef de l'Etat avait annoncé vouloir en faire un rendez-vous annuel.
Il s'agissait alors d'une rupture avec la rareté organisée de la parole présidentielle, qui n'a plus cours même si M. Macron ne prévoit toujours pas d'intervention le 14-Juillet.
Cela avait été l'occasion d'annoncer la réforme des institutions dont l'Assemblée se saisit ce mardi, et, déjà, de fustiger des aides sociales qui transforment les bénéficiaires "en assistés permanents".
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