Alors que Parcoursup, la nouvelle plateforme d'inscription à l'université, a soulevé des critiques ces derniers mois, l'histoire de Ranitea Gobrait a été abondamment commentée sur les réseaux sociaux et a même conduit le gouvernement à réagir, tandis que sur place les responsables de l'Education précisaient qu'elle serait "reçue dès lundi pour faire le point sur sa situation".
Championne de Polynésie du 800 mètres nage libre, la jeune fille, qui a décroché son bac avec 20,32 de moyenne au terme de sa terminale S à Papeete, avait affirmé après ces résultats avoir été refusée dans les établissements parisiens qu'elle souhaitait, disant rester en liste d'attente dans le lycée toulousain Pierre-de-Fermat pour une classe prépa d'ingénieurs.
Dans un communiqué publié sur Twitter dans la nuit de samedi à dimanche, le ministère de l'Enseignement supérieur a souligné qu'"il ressort du dossier de cette bachelière que celle-ci a reçu et refusé plusieurs propositions d'admission, notamment dans des classes préparatoires aux grandes écoles qu'elle avait appelées de ses voeux, à Paris".
Sur place à Papeete, le directeur de la DGEE (Direction générale de l'éducation et des enseignements), Thierry Delmas, a expliqué à l'AFP que "depuis le 27 mai, pas moins de cinq propositions d'intégration dans des classes préparatoires métropolitaines, dont quatre dans des lycées parisiens, lui ont été proposées qu'elles a toutes déclinées", notamment à Janson-de-Sailly.
"Nul ne doit porter le moindre jugement sur les choix de la candidate", a ajouté M. Delmas, soulignant que les démarches "ont été réalisées dans l'esprit même de Parcoursup, c'est à dire de donner le choix aux candidats".
Selon M. Delmas, la jeune fille a "eu des propositions conformes à ses voeux qui se portaient hiérarchiquement vers les filières MPSI (maths-physique-sciences de l'ingénieur), ECS (économique et commerciale, option scientifique), et PACES" (études de santé), y compris une classe parisienne "renommée" en MPSI.
"Concurrence"
Contrairement à APB, la plateforme précédente d'inscription dans le supérieur qui avait subi une avalanche de critiques, il n'y a plus de hiérarchie des voeux sur Parcoursup.
Le directeur de la DGEE a rappelé que sur Parcoursup, "ce n'est pas la note au baccalauréat qui est prise en compte, mais le dossier sur deux ans de l'élève, c'est-à-dire l'ensemble de ses notes de Première et de Terminale, mais aussi une lettre de motivation".
"Donc c'est un dossier d'ensemble qui évidemment est excellent pour cette élève. Mais pour les établissements dans lesquels elle a été refusée, elle a été mise en concurrence avec d'aussi excellents dossiers, qui peuvent expliquer qu'elle n'ait pas eu tel ou tel établissement", a-t-il expliqué dans un premier temps.
Selon lui, "on doit pouvoir essayer de lui reproposer" le choix auquel elle a renoncé. "S'il y a d'autres cas d'élèves (dans sa situation, ndlr), il faut qu'ils se manifestent", a-t-il poursuivi.
Christophe Castaner, secrétaire d'Etat des Relations avec le Parlement et patron de La République en marche, avait relayé dans la nuit cette information, tweetant: "Cette brillante bachelière a reçu et refusé plusieurs propositions, notamment dans des classes prépa appelées de ses voeux, à Paris. Elle peut, si elle le souhaite, être accompagnée par le Rectorat".
"Les équipes de Parcoursup et du vice-rectorat de Polynésie française se tiennent naturellement disponibles dans le cas où cette candidate solliciterait un accompagnement", a aussi précisé le ministère.
"Je trouve ça aberrant. Je ne suis pas la seule dans ce cas: il y a beaucoup de bons élèves qui subissent le fait d'être à Tahiti. Les grandes prépas nous ont laissés de côté, nous les îles d'outre-mer (...). Je trouve que c'est dommage de nous fermer les portes comme ça, on devrait nous laisser notre chance", avait regretté Ranitea Gobrait, rencontrée après la publication de ses brillants résultats au bac.
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