"Les secours, le sauvetage de vies et les évacuations sont une course contre la montre", a déclaré Shinzo Abe durant une réunion de crise à Tokyo avec les principaux ministres, tandis que le porte-parole du gouvernement a également fait part de nombreuses disparitions de personnes.
Une centaine d'habitants des régions les plus touchées ont été blessées, d'après l'Agence de gestion des incendies et catastrophes naturelles.
L'état d'alerte maximum est maintenu sur trois provinces de l'ouest (Kochi, Ehime et Gifu).
Quelque 200 personnes, des nourrissons aux personnes âgées, ont été prises au piège dans un hôpital de Kurashiki, dans la préfecture d'Okayama, alors que l'eau d'une rivière avoisinante a déferlé sur la région.
"L'électricité a été coupée et l'approvisionnement en eau arrêté, nous sommes confrontés à des pénuries d'eau et de nourriture", a expliqué par téléphone à la chaîne NHK une infirmière de l'établissement.
"C'est une situation anormale face à un danger imminent, n'approchez pas les zones à risque, restez vigilants", a insisté un responsable de l'agence météorologique, Yasushi Kajiwara, lors d'un point de presse.
Dans la ville de Mihara, dans le sud de la région d'Hiroshima, les routes ont été transformées en rivières boueuses, laissant apparaître ici et là, à moitié noyés, des véhicules laissés à l'abandon.
Les précipitations record enregistrées depuis plusieurs jours dans plusieurs régions ont entraîné des crues exceptionnelles, des glissements de terrain et inondations, piégeant de nombreux habitants malgré des ordres d'évacuation donnés à plus de 2 millions de personnes, instructions pas toujours respectées car il est parfois déjà impossible ou trop dangereux de bouger.
Quelque 54.000 pompiers, policiers et militaires des Forces d'autodéfense ont été déployés sur le terrain, "faisant leur maximum pour sauver des vies", a souligné M. Abe, mais ils affrontent des difficultés majeures compte tenu de l'inaccessibilité de certains lieux en pleine campagne.
Les services de secours essayaient de sauver des habitants réfugiés sur les toits de leurs maisons en grande partie sous les eaux. Les images de télévision les montraient agitant des chiffons blancs pour être repérés. Hélicoptères, bateaux et autres véhicules ont été mobilisés.
Nombreux sont aussi ceux qui lançaient des appels au secours sur les réseaux sociaux en donnant leur adresse postale.
Le gouvernement, qui a mis en place dimanche un "quartier général de gestion du désastre", a qualifié la situation "d'extrêmement grave".
"Emportée par les eaux"
Des dizaines de maisons ont été en tout ou partie détruites et des milliers envahies par les eaux.
Il était encore difficile de dénombrer les glissements de terrain, routes et ponts saccagés voire emportés. Des épais flots boueux déferlaient sur des quartiers entiers totalement noyés, selon les images des télévisions.
"J'étais dans ma voiture et soudainement l'eau est arrivée par devant et derrière engloutissant la route. J'ai réussi à m'enfuir, mais j'ai eu peur", a témoigné pour le journal Mainichi Yuzo Hori, qui se trouvait dans la région de Hiroshima (sud-ouest).
"Ma maison a été emportée par les eaux et complètement détruite", a pour sa part rapporté Toshihide Takigawa, également à Hiroshima.
Les précipitations ont dépassé un mètre en une centaine d'heures dans plusieurs régions, l'agence météorologique estimant que de tels niveaux ne sont atteints que rarement en plusieurs décennies. Elle a qualifié les pluies de "terribles" et estimé qu'elles dureraient jusqu'à dimanche.
Des usines (Panasonic, Mitsubishi Motors, ) ont été contraintes de stopper leurs chaînes de production.
Le Japon est souvent traversé par d'importants fronts pluvieux en plus des typhons parfois meurtriers qui le balayent régulièrement en été.
Tous les ans, des glissements de terrain meurtriers sont recensés dans l'archipel. Quelque 72 morts avaient été déplorés en 2014 à Hiroshima et une quinzaine de personnes avaient péri dans le nord en 2016 après le passages d'un typhon.
bur-hih-si-kap/am
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