"On a toujours su que le rap prendrait le relais à un moment (...) Ce relais, il a commencé à s'opérer il y a quelques années, mais on le voit désormais clairement dans la vente de billets", explique Vivien Bècle, l'un des trois programmateurs des Eurocks'.
Jeudi, journée inaugurale, les Ecossais de Texas entamaient, sous un ciel menaçant, le premier show de la soirée sur la grande scène, 28 ans après leur première venue.
Plus tard, le show bien huilé du rappeur américain Macklemore enflammait la foule, toujours en mouvement et qui improvisait des choeurs nourris, jusqu'à deux heures du matin, malgré la pluie diluvienne.
Outre les superstars attendues, les valeurs montantes Bigflo & Oli, la découverte américaine Goldlink ou le phénomène indonésien Rich Brian ont fait vibrer les festivaliers. "La journée a été très, très rap, mais il y a un vrai public qui ne vient que pour ça", justifie Vivien Bècle.
Dès le coup d'envoi, note-t-il, le festival affichait complet pour sa première journée avec plus de 30.000 entrées.
Samedi, sur les pelouses de la presqu'île du Malsaucy, étaient attendus Moha La Squale, le Belge Damso ou encore l'Américain bling-bling Rick Ross, prêts à surfer sur "l'effet Booba" à Belfort.
"Effet Booba"
"Les shows rap se sont étoffés. Booba, qui était un peu vu comme une incongruité dans la programmation l'année dernière, a cartonné... C'est le jour où on a eu le plus de monde", explique Jean-Paul Roland, directeur du festival.
Les Eurockéennes ont d'ailleurs toujours été une terre de spectacles pour le hip-hop: MC Solaar en 1992, Public Enemy en 1995, NTM en 1996 et 1998...
"Ce qui a changé, c'est que ces artistes, issus de la culture urbaine, sont de plus en plus nombreux sur les grandes scènes", estime le directeur.
Le public des Eurockéennes, un des plus importants festivals de France, s'est renouvelé à 40% en 2017 avec de nouveaux festivaliers qui plébiscitent le rap, selon une étude communiquée en mai par un chercheur du CNRS.
"C'est le genre musical le plus écouté dans le monde: les gens dansent, connaissent les paroles par coeur. Cela donne un esprit ultra-convivial", explique Vivien Bècle.
Vendredi, le rappeur belfortain Pih Poh, de son vrai nom Pierre Enderlen, a récité ses textes poétiques devant plusieurs milliers de personnes.
Il revenait "à la maison", après un premier concert en 2013, et savourait : "Le public de festival est attentif au texte et adhère au concept de découverte".
Venu écouter le Wu-Tang Clan en simple spectateur en 2007, il apprécie d'ailleurs le travail de Vivien et de ses collègues.
"Ils sont de bons dénicheurs de talent: des groupes inconnus aux Eurocks vont souvent cartonner après", avance-t-il, citant l'Américain Travis Scott, venu rapper pour la première fois en France en 2014 à Belfort, avant d'exploser plus tard dans le monde entier.
"On essaye toujours de proposer aux festivaliers le rap de demain", explique Vivien Bècle, ajoutant: "Il y a tellement de rappeurs... déjà incontournables aujourd'hui !".
Cette année, un peu plus de 130.000 participants - un record - sont attendus aux Eurocks', qui se terminent dimanche.
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