Avec 20 sur 20 en philo, 20 en histoire, 20 en maths, 20 en physique-chimie, 20 en anglais, 20 en mandarin, 20 en espagnol, et 20 en natation, Ranitea a presque fait un sans faute. Ses seuls petits écarts : un 15 en TPE, un 18 en sport. En français, elle a obtenu 18 à l'écrit et 19 à l'oral.
Et pourtant, elle reste à la recherche d'un établissement pour l'accueillir à la rentrée: elle a été refusée dans tous les établissements parisiens dans lesquels elle a postulé, et reste en liste d'attente dans le lycée toulousain Pierre-de-Fermat pour une classe prépa d'ingénieurs.
"Je trouve ça aberrant. Je ne suis pas la seule dans ce cas : il y a beaucoup de bons élèves qui subissent le fait d'être à Tahiti. Les grandes prépas nous ont laissés de côté, nous les îles d'outre-mer (...) Je trouve que c'est dommage de nous fermer les portes comme ça, on devrait nous laisser notre chance", regrette Ranitea.
Faute de classe préparatoire, elle ira le cas échéant à l'université de la Polynésie française. Plusieurs de ses amies qui n'ont pas été admises en métropole et ont obtenu des moyennes supérieures à 18 au bac ont choisi de partir à l'étranger.
Pour Valérie Faua, directrice du lycée privé La Mennais, "on est forcé de constater qu'être en Polynésie française, ça peut défavoriser les élèves qui demandent des formations bien particulières (..) cette année, avec Parcoursup, ça a été un peu plus flagrant : avec APB, il y avait moins de cas comme ceux-là", affirme-t-elle.
Pourtant Ranitea se sent tout à fait prête à quitter le Pacifique sud: elle a déjà passé un an en Chine, entre sa Première et sa Terminale, et parle désormais couramment le mandarin. Cette césure dans une éducation entièrement passée dans les établissements catholiques de Tahiti l'a transformée : "La mentalité orientale est plus tournée vers le respect", estime-t-elle.
"Ca m'a fait gagner en maturité et en autonomie, j'ai appris sur le partage, et l'humilité", explique-t-elle.
Pour la suite, "je ne sais pas quel métier je veux faire, mais j'aime les maths : j'aime le fait de ne jamais abandonner quand on a des blocages".
les devoirs à la piscine
Au lycée La Mennais, c'est la fierté: "J'ai eu le bonheur de l'avoir en classe en seconde", raconte Valérie Faua. "Au-delà de ses capacités scolaires, c'est quelqu'un qui a de vraies valeurs humaines : elle est gentille, patiente, très simple, elle aide ses camarades", dit-elle.
Heureuse de son succès au bac, la jeune fille se désole juste d'avoir eu 17 en SVT, après avoir écrit dans la marge de sa copie. "Je ne savais pas que c'était interdit, la prof a +blancoté+ devant moi et je n'ai pas pu réécrire, ça m'a fait perdre des points".
Ses 20/20 dans ses deux options (LV3 espagnol et natation) lui ont permis d'assurer la moyenne spectaculaire de 20,3158 grâce aux points bonus.
"Elle a l'ambition d'être toujours la meilleure à l'école comme dans le sport : elle veut améliorer ses performances, et en même temps elle est humble et discrète, elle est très réservée", raconte sa mère, Georgette Bryant.
La jeune fille est aussi championne de Polynésie du 800 mètres nage libre. Elle nage deux heures tous les soirs, du lundi au jeudi, et affectionne les longues distances. "J'emporte mes devoirs à la piscine", précise-t-elle.
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