Dans une charte publiée vendredi soir, ces poids-lourds de la finance mondiale, alimentés essentiellement par les recettes pétrolières et gazières de leur pays, s'engagent à encourager les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque du changement climatique et présenter des données publiques sur leur stratégie bas carbone.
Ils ont aussi décidé "d'allouer une part de l'allocation de leurs fonds à des investissements verts", s'est félicité le chef de l'Etat, sans citer d'engagement chiffré, lors d'une conférence de presse aux côtés de la Première ministre norvégienne Erna Solberg et du gérant du fonds d'Arabie saoudite, Yasir Al Rumayyan.
Leur engagement commun s'inscrit dans le cadre du "One Planet Summit" du 12 décembre, qui visait à mobiliser le secteur privé pour le climat, en particulier le secteur financier. Emmanuel Macron avait pris l'initiative d'organiser ce sommet après le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
"Si la finance reste tournée vers la spéculation à court terme, avec une trop forte concentration des profits, elle mourra. Si l'économie reste fondée sur les énergies fossiles, nous mourrons. A travers cette initiative, nous dirigeons l'économie vers la bonne direction. C'est pour cela qu'a été inventée la finance. Ici nous reconstruisons la finance, car nous reconstruisons la confiance et ce but commun", a déclaré Emmanuel Macron.
"Ces investissements font sens commercialement pour les fonds, ce qui n'était pas le cas il y a dix ou vingt ans. Par exemple l'Arabie saoudite va investir pour créer 200 GW d'énergie solaire d'ici 2030. C'est énorme. Si cela a un sens commercialement, cela sera durable et cela fonctionnera, alors que les politiques publiques qui n'ont pas de sens commercialement ne fonctionnent pas", a renchéri M. Al Rumayyan.
Les gérants des six fonds souverains étaient présents à l'Elysée: Yngve Slyngstad, patron du fonds norvégien (1.000 mds de dollars), Khalil Foulathi, gérant du fonds d'Abou Dhabi (environ 828 mds), Farouk Bastak pour celui du Koweit (524 mds), Yasir Al Rumayyan pour le fonds saoudien (494 mds), Sheikh Abdulla bin Mohammed bin Saud Al-Thani pour celui du Qatar (320 mds) et Matt Whineray pour le fonds de Nouvelle-Zélande (20 mds). Pour l'instant aucun fonds chinois ne s'est joint à cette initiative.
Les six fonds constatent ensemble que "la transition vers une économie bas carbone crée de nouvelles opportunités d'investissements", explique la charte.
Les fonds souverains veulent définir le cadre de méthodes communes avant la fin de l'année pour "aider les investisseurs à intégrer le risque climatique et ainsi infléchir la trajectoire de l'économie mondiale vers une croissance durable, en évitant des risques catastrophiques pour la planète".
Les travaux des fonds souverains devraient rejoindre ceux de la "task force" sur les rapports climat des grandes entreprises du G20, présidée par Michael Bloomberg. Fin 2016, elle avait déjà proposé d'harmoniser les reporting climat des entreprises.
Cette charte de bonne conduite, qui veut créer un effet d'entraînement dans la finance mondiale, est ouverte aux grands investisseurs. "J'organiserai la prochaine édition du One Planet Summit à New York le 26 septembre", a conclu M. Macron.
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