Partis de La Valette, à Malte, très tôt jeudi matin, ces réfugiés sont arrivés vers 9H20 à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Tous avaient été identifiés "dès leur arrivée à Malte" par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) comme relevant d'un besoin de protection au titre de l'asile, selon un communiqué de l'Intérieur.
Parmi eux se trouvent "42 Soudanais et 3 Erythréens" ainsi que des ressortissants de Somalie, du Tchad, du Cameroun, du Togo et de Côte d'Ivoire, a indiqué le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, venu les accueillir sur place.
Les arrivants devaient gagner dans la journée des centres d'accueil "où ils vont rester de dix à quinze jours", le temps d'enregistrer formellement leur demande et d'être orientés vers des structures plus pérennes, a indiqué Raphaël Sodini, directeur de l'asile à la Direction générale des étrangers en France, précisant qu'ils obtiendraient "très rapidement" le statut de réfugié.
Ils bénéficieront aussi "d'une formation linguistique et aux valeurs de la République dans le cadre du contrat d'intégration républicaine", sous la houlette de l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii), selon un communiqué de l'Intérieur.
Cette opération "montre la solidarité très concrète de la France avec ses voisins européens en première ligne pour les arrivées par voie maritime", s'est félicité le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en rappelant que la France avait été "un des premiers pays européens à s'engager pour cet accueil".
"Tentation de l'externalisation"
"Cela se veut une opération pionnière" illustrant "la capacité des Européens" à mener sur leur sol "une instruction des dossiers dans de bonnes conditions", a affirmé M. Brice, en s'inquiétant de "la tentation de l'externalisation" des questions migratoires hors de l'UE.
La démarche semble en effet pouvoir préfigurer celle des "centres contrôlés" sur lesquels les Européens se sont péniblement entendus la semaine dernière pour les migrants secourus dans les eaux européennes, à mettre en place "sur une base volontaire". Mais - illustration de l'"externalisation" contestée - l'accord propose aussi d'"examiner" la création de "plateformes de débarquement" en dehors de l'UE.
Le Lifeline, avec à son bord 233 migrants, avait accosté le 27 juin à La Valette après s'était vu refuser l'accès aux ports italiens, tout comme l'Aquarius qui avait finalement été accepté par le port de Valence, en Espagne, avec ses 630 passagers.
Le périple de ces deux navires humanitaires avait exposé les profondes divergences européennes sur l'accueil des migrants, l'Italie réclamant plus de solidarité à ses partenaires tandis qu'une partie des pays de l'est refuse tout quota de répartition.
Alors que la chancelière Angela Merkel doit composer avec une aile droite favorable à une ligne dure sur l'immigration, la France a défendu une solution de compromis sur ce dossier en s'engageant à aller très vite chercher une partie des migrants du Lifeline une fois le navire débarqué à Malte.
Face au raidissement des partis populistes, Paris affiche son attachement à la solidarité européenne, sans toutefois ouvrir ses propres ports comme l'y a exhorté le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, arguant de la responsabilité du "port sûr le plus proche" prévue par le droit maritime en cas de sauvetage.
Dans le cas du Lifeline, les réfugiés seront répartis sur six pays, à raison de "quelques dizaines d'individus par pays" d'accueil, avait précisé Emmanuel Macron le 26 juin. La France doit par ailleurs accueillir prochainement 80 réfugiés de l'Aquarius.
L'histoire n'est toutefois pas terminée car un autre navire d'ONG, l'Open Arms, est arrivé mercredi à Barcelone avec 60 migrants à son bord, après avoir été refusé par l'Italie.
Près de 180 migrants sont morts ou disparus depuis vendredi en Méditerranée, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués pas les gardes-côtes libyens.
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