Mercredi, Renault a présenté son offre de mobilité électrique à Paris, combinant VTC (voitures avec chauffeur) et voitures en autopartage, qui sera déployée à partir de septembre 2018, selon le directeur général adjoint du groupe au Losange, Thierry Bolloré.
Le constructeur compte déployer au total quelque 2.000 véhicules électriques d'ici à la fin 2019, avec "l'ambition de faire croître" cette flotte, a précisé M. Bolloré lors d'une conférence de presse avec la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo à l'Hôtel de ville.
Il n'y aura "pas d'abonnement", a ajouté M. Bolloré, et pour les tarifs, "c'est la surprise à l'arrivée". Le nom de cette nouvelle offre n'a pas non plus été dévoilé.
Le groupe compte sur son expérience à Madrid, où Renault compte 500 voitures en autopartage, un service mis en œuvre depuis décembre 2017.
Autolib, service du groupe de l'industriel Vincent Bolloré lourdement déficitaire, dont le contrat a été résilié le 21 juin, en comptait 4.000.
Renault, via sa filiale Marcel, proposera une offre de VTC électriques, ainsi qu'une offre d'autopartage, sans stations, au contraire d'Autolib. Les véhicules sont rechargés, lavés et si nécessaire réparés la nuit. Il existera aussi une offre de location pouvant aller jusqu'à 15 jours, où des véhicules utilitaires électriques seront disponibles pour particuliers et professionnels.
Thierry Bolloré, numéro deux de Renault, n'a pas précisé comment les 2.000 véhicules se répartiraient entre les trois offres, mais a assuré que la rentabilité serait au rendez-vous: "Nous allons être robustes et durables", a-t-il dit.
"Marcel"
"Ce qui se passe là est historique", a déclaré pour sa part la maire de Paris, saluant cette "alliance entre un groupe industriel (...) et une grande ville-monde qui veut garder sa force d'innovation et d'attractivité".
Ce partenariat n'est "pas exclusif", a-t-elle souligné, "d'autres constructeurs, d'autres groupes" sont prêts à travailler avec la mairie de Paris.
L'annonce de cette conférence de presse avait provoqué la colère de l'opposition parisienne, furieuse d'apprendre par voie de presse "un nouveau partenariat avec un groupe industriel dont nous ignorons les conditions et le cadre précis" au moment où le conseil de Paris débattait mardi soir des "nouvelles mobilités".
"Quel mépris, quelle duplicité, quelle conception du débat et de la démocratie", écrivent mercredi dans un communiqué les groupes PPCI (pro-Macron ex-LR), Républicain et UDI-Modem, qui ont demandé, en vain, une suspension de séance du conseil pendant la conférence de presse.
Mardi, la Ville de Paris a voté l'instauration d'une "carte autopartage" à 300 euros par an pour les opérateurs qui se lanceront sur le marché.
Egalement mardi, le groupe PSA a annoncé de son côté qu'il projetait de lancer son service d'autopartage à Paris à la fin de l'année avec dans un premier temps 500 voitures électriques.
Le loueur Ada (groupe Rousselet) va de son côté expérimenter dès la mi-juillet, dans les 11e et 12e arrondissements, une offre avec une cinquantaine de voitures électriques et thermiques.
Dans une filière automobile qui voit se développer la vente de "services de mobilité", "il va falloir trouver le bon business model", explique à l'AFP Marc Charlet, directeur général du pôle de compétitivité Mov'eo.
Lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë, Autolib, fort de 150.000 abonnés, a dû faire face à un changement des façons de se déplacer, avec les vélos électriques, les VTC et la location de véhicules privés. Sans compter son image dégradée et ses voitures souvent sales.
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