Le rapport sénatorial, cité par Le Figaro, décrit notamment des rythmes de travail "pénibles et déstructurants": "Avec les cycles de travail actuels, un policier passe un week-end sur quatre ou sur cinq en famille".
Le taux de suicide dans la police --de 36% supérieur à la moyenne nationale-- a été à l'origine de la création de cette commission, dont le président, le sénateur PS Michel Boutant, évoque "un épuisement moral, en particulier dans la police, qui présente un esprit de corps moins soudé que les gendarmes, protégés par leur statut militaire".
Sur le plan matériel, le rapport pointe des "locaux délabrés et indignes de l'accueil du public" ou encore le "vieillissement du parc automobile des deux forces".
Il recense 21,82 millions d'heures supplémentaires non récupérées et non indemnisées, "un niveau jamais atteint à ce jour", "conséquence directe de l'augmentation importante de l'activité opérationnelle des services", en lien notamment avec la menace terroriste.
La lourdeur de la procédure judiciaire et le temps qui lui est consacré sont mis en cause par la commission d'enquête qui déplore que "certaines mesures de simplification, pourtant adoptées par le législateur depuis un certain temps, ne (soient) toujours pas entrées en application".
"Nous sommes vraiment au bord de la rupture. Policiers et gendarmes travaillent avec des moyens très nettement insuffisants", insiste le rapporteur François Grosdidier dans Le Figaro.
Selon lui, "l'Etat doit réinvestir dans le régalien" car "des forces de l'ordre modernes ne peuvent pas accepter un parc immobilier qui est par endroits une honte et des véhicules vieillissants".
La commission propose une loi de programmation sur cinq ans, "avec notamment un crédit de 400 millions d'euros en faveur de l'immobilier dans la police nationale", précise M. Grosdidier.
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