"Après des journées difficiles et des tractations rudes aujourd'hui je pense que nous avons trouvé un bon compromis", a indiqué à la presse la chancelière à l'issue d'une ultime tentative de conciliation avec son ministre, Horst Seehofer, qui exigeait une plus grande fermeté aux frontières face aux demandeurs d'asile déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE.
"Après des négociations intensives (...) nous sommes tombés d'accord" sur des mesures pour réduire l'immigration illégale, a affirmé de son côté le ministre, qui préside le parti bavarois très conservateur CSU.
Le troisième partenaire de la coalition gouvernementale, le parti social-démocrate SPD, doit toutefois encore dire s'il accepte les termes de cet accord.
"Nous avons un accord clair sur la façon d'empêcher à l'avenir l'immigration illégale aux frontières entre l'Allemagne et l'Autriche", s'est félicité M. Seehofer, mettant fin au bras de fer qui l'oppose depuis plusieurs semaines à la chancelière sur la politique migratoire.
"Cet accord très solide, qui correspond à mes idées, me permet de continuer à diriger le ministère fédéral de l'Intérieur", a-t-il ajouté. La veille il avait offert sa démission, faute de pouvoir à ses yeux trouver un compromis avec la chancelière.
Il s'était finalement ravisé et avait proposé une dernière tentative de négociation.
Le compromis trouvé prévoit qu'à l'avenir les demandeurs d'asile arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE, soient conduits dans des "centres de transit" directement à la frontière, et non plus répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays.
Une fois leurs dossiers examinés, ils seront depuis ces centres - où ils seront tenus de rester - renvoyés dans les pays de l'UE d'où ils viennent. Toutefois ces retours devront être organisés dans le cadre d'accords administratifs conclus avec les pays concernés.
A l'origine le ministre de l'Intérieur avait demandé le refoulement à la frontière de tous les migrants enregistrés dans un autre pays. Mais Mme Merkel a refusé au nom de la cohésion européenne et pour éviter "un effet domino" sur le continent.
Cet accord met fin à un bras de fer de plusieurs semaines Mme Merkel et son allié conservateur bavarois, qui menaçait la survie de la fragile coalition gouvernementale allemande.
M. Seehofer avait même menacé de passer outre le veto de la chancelière et envisagé un temps de décréter unilatéralement des contrôles renforcés aux frontières. Ceci aurait entraîné son limogeage par la chancelière et l'éclatement de la coalition gouvernementale.
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