Les soignants en souffrance : le sujet est parfois tabou et pourtant. Dans une région dite "en tension" comme la Normandie, où les médecins sont peu nombreux et parfois surchargés, cette situation est souvent une réalité.
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Un enjeu de santé publique
"Régulièrement, on voit à la Une un médecin qui ne va pas bien, qui se suicide, un cabinet qui ferme…" reconnaît le docteur Marc Durand Reville, vice président de l'Union régionale des médecins libéraux de Normandie. En France, 1/4 des médecins en France se disent en mauvaise santé, et l'on compte 45 à 50 tentatives de suicides par an.
"Or, dans une région sous-dotée comme la nôtre, nous avons encore plus besoin de médecins en bonne santé, qui puissent être créatifs, dynamiques, qui pourront éventuellement attirer des collaborateurs, des successeurs, poursuit le docteur. Il y a donc là un enjeu confraternel mais aussi de santé publique."
Des étudiants aux retraités
La création d'un numéro d'écoute pour les praticiens en souffrance était donc une évidence pour son association, qui travaille sur ce projet avec les ordres des médecins des cinq départements normands. Des libéraux aux salariés, des jeunes tentés de "déplaquer" (comprendre rendre sa plaque et changer de métier) aux médecins aguerris, proches de la retraite mais fatigués de "gérer des cas complexes, de l'exposition à la souffrance et à la mort", les profils sont très divers.
Au bout du fil, un médecin effecteur, professionnel basé à Rouen et qui connaît donc le réseau local. Sur une ligne ouverte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, il répond aux questions et craintes des praticiens. Le tout dans l'assurance de la confidentialité des appelants.
Suivi sur le long terme
"On ne veut surtout pas de misérabilisme, précise le docteur Durand Reville. On ne s'attaque pas qu'au burn-out, on veut arriver en amont et faire de l'accompagnement sur du long terme." En moyenne, un médecin va appeler une à six fois, pendant plus d'une heure, et le suivi peut durer plusieurs mois voire années. "Les difficultés ne sont pas que de la maladie, cela peut être de l'organisationnel, des soucis d'ordre administratif, fiscal…"
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Cette méthode, déjà éprouvée notamment dans le Languedoc, est en rodage en Normandie depuis le mois de septembre sous l'égide de l'association nationale Mots. Elle compte déjà une dizaine de prises en charge et pourrait, avec sa mise en place effective, compter jusqu'à un médecin par semaine.
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Pratique. Plateforme joignable au 0608 282 589, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
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