Cet attentat a été revendiqué en début de soirée par le groupe Etat islamique, qui affirme avoir voulu viser le président afghan Ashraf ghani en visite dans la capitale du Nangarhar, frontalière du Pakistan.
Selon le directeur des services de santé de la province, Najibullah Kamawal, "19 personnes sont mortes dont dix-sept Sikhs et Hindous, et 21 ont été blessées".
Le porte-parole du gouverneur provincial Ataullah Khogyani a confirmé ce bilan, précisant pour sa part que "dix Sikhs ont été tués" dans cette attaque.
Parmi eux, Avtar Singh venait d'être désigné candidat aux législatives d'octobre pour représenter la communauté sikhe, a précisé M. Kamawal, une information confirmée par l'ambassade d'Inde à Kaboul.
M. Singh était le seul candidat sikh à la députation.
Un photographe de l'AFP qui s'est rendu à l'hôpital a pu y observer des scènes déchirantes, de nombreux Sikhs pleurant et se soutenant les uns les autres auprès de leurs coreligionnaires touchés.
"C'en est fini de nous, c'est terminé. Ils ont massacré au moins dix d'entre nous", sanglotait l'un d'eux, trop éprouvé pour décliner son identité.
L'explosion s'est produite vers 15h00 locales (11h30 GMT) sur ce marché situé à proximité de l'un des grands carrefours de Jalalabad, qui dispose d'une importante section sikhe et hindoue, non loin de l'enceinte abritant la maison du gouverneur provincial.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait bien d'un attentat suicide.
Plusieurs incendies se sont déclenchés parmi les échoppes et les voitures garées, laissant échapper d'épaisses colonnes de fumées nauséabondes.
Province troublée
Le président Ashraf Ghani était arrivé en ville le matin pour une visite officielle de deux jours, lancer plusieurs projets de construction et rencontrer les autorités locales. Il venait de s'entretenir avec les autorités locales dans les bureaux du gouverneur, selon un correspondant de l'AFP qui a vu le convoi officiel s'éloigner.
"Le président est toujours dans la province du Nangarhar et se trouve hors de danger", a précisé son porte-parole, Shah Hussain Murtazawi.
La communauté sikhe compte quelque 20.000 représentants en Afghanistan, principalement installés à Kaboul, Jalalabad et à Kandahar, dans le sud. La constitution leur garantit une représentation au Parlement.
Les Sikhs étaient estimés à environ 50.000 avant 1979, mais la plupart ont fui durant la guerre opposant les moujahidine au régime communiste soutenu par l'armée soviétique.
Le Nangarhar est une province troublée, majoritairement pachtoune, qui fut une zone refuge pour Al-Qaïda et son chef, Oussama Ben Laden, et où sont actifs aujourd'hui à la fois des talibans et des combattants du groupe Etat islamique.
Les talibans ont observé mi-juin un cessez-le-feu de trois jours que leur avait proposé le président Ghani, excluant les jihadistes de l'EI.
Ces derniers avaient d'ailleurs revendiqué, en plein milieu de cette trêve, plusieurs attentats-suicide dans la province, dont l'un, à l'extérieur du bureau du gouverneur à Jalalabad, avait fait au moins 18 morts et 49 blessés.
Une autre attaque perpétrée par un kamikaze avait fait 36 morts et 65 blessés parmi une foule de civils et de talibans mêlés, célébrant la cessation des combats dans un village du district de Rodat, également dans la province du Nangarhar.
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