L'opération, qui s'est déroulée vers 11H30, a duré "quelques minutes" et n'a fait ni blessé ni otage, a-t-on appris auprès de l'administration pénitentiaire (AP), qui a confirmé une information de France 3.
"Un commando armé s'est posé dans la cour d'honneur du centre pénitentiaire Sud-Francilien à Réau, alors que le détenu se trouvait au parloir", a ajouté l'AP.
De source proche du dossier, on précise que l'évasion s'est faite "avec trois complices" et que l'hélicoptère a été retrouvé à Gonesse (Val-d'Oise), à une soixantaine de km de la prison. "Un dispositif de recherche a été activé dans toute l'Ile-de-France", a-t-on ajouté.
Selon une source policière, le pilote de l'hélicoptère était un instructeur qui attendait un élève et qui a été pris en otage par les complices de Redoine Faïd. Il a ensuite été relâché, en état de choc.
L'hélicoptère serait parti de Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne), selon une source proche de l'enquête. Une fois l'appareil posé dans la cour d'honneur de la prison, les occupants ont découpé à la disqueuse une porte qui donnait sur un couloir où se trouvent les parloirs. Redouane Faïd y était alors, avec l'un de ses frères.
La police judiciaire a été saisie et "tous les moyens sont mobilisés pour localiser le fugitif", a indiqué le ministère de l'Intérieur. Les unités territoriales de la police et de la gendarmerie "ont été immédiatement alertées des faits" et "des dispositifs coordonnées de contrôle et d'interception sont mis en place, qui tiennent compte de la dangerosité du fugitif et de ses possibles complices".
Otages et explosions au plastic
Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance des chefs d'évasion en bande organisée et d'association de malfaiteurs confiée à la DCPJ, a-t-il indiqué.
Redoine Faïd a été condamné en appel en avril à 25 ans de réclusion pour un braquage raté dans le Val-de-Marne, qui avait coûté la vie en 2010 à la policière municipale Aurélie Fouquet.
Le 20 mai 2010, un groupe de braqueurs, repéré par des policiers, s'était lancé dans une course folle sur l'autoroute, en tirant sur les forces de l'ordre et en blessant des automobilistes.
A Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ils avaient mitraillé une voiture de police municipale qui arrivait, tuant Aurélie Fouquet, 26 ans, et blessant son coéquipier, avant de prendre la fuite.
Redoine Faïd a été condamné deux fois aux assises en 2017 : à 10 ans de réclusion pour son évasion de la prison de Lille-Séquedin en 2013 et à 18 ans de prison pour l'attaque d'un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011. Il a fait appel de ces deux condamnations.
Le 13 avril 2013, il s'était évadé en moins d'une demi-heure de la prison de Lille-Sequedin, prenant quatre surveillants en otages, utilisés ensuite comme boucliers humains. Il avait fait exploser cinq portes au plastic, avant d'être récupéré en voiture par un complice. Sa cavale avait duré quelques semaines, avant qu'il ne soit interpellé fin mai 2013.
"C'est quelqu'un qui n'est jamais en conflit avec le personnel, mais dont il faut toujours se méfier", indique à l'AFP un surveillant de prison, qui a côtoyé Redoine Faïd dans le cadre de son travail. "Dans un coin de sa tête, il n'a jamais perdu l'idée de s'évader. Derrière ses bonnes manières - c'est quelqu'un de très poli -, il cachait toujours son jeu".
Idole des apprentis délinquants des cités HLM et des pros du braquage de fourgons, Redoine Faïd est surnommé "L'Écrivain" par les policiers. Il a écrit son autobiographie ("Braqueur, des cités au grand banditisme") en 2010 et avait fait la tournée des plateaux de télévision, assurant alors s'être rangé.
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