La ville portuaire de Hodeida (ouest), sur les rives de la mer Rouge, est stratégique pour les importations du pays en produits alimentaires et pour l'acheminement de l'aide internationale.
Ravagé par la guerre, le Yémen, un pays pauvre de la péninsule arabique, dépend des importations pour 90% de ses besoins en nourriture, et 70% de celles-ci passent par Hodeida.
"Nous saluons les efforts de l'envoyé spécial des Nations unies, Martin Griffiths, pour parvenir à un retrait inconditionnel des Houthis de la ville et du port de Hodeida. Nous avons décidé d'observer une pause afin de laisser suffisamment de temps pour que cette option soit pleinement explorée", a dit sur Twitter Anwar Gargash, ministre des Affaires étrangères des Emirats.
"Nous espérons qu'il réussira", a ajouté ce responsable, alors que Abou Dhabi est un pilier de la coalition anti-rebelles, également emmenée par l'Arabie saoudite.
M. Gargash a affirmé que l'opération à Hodeida, qui s'est intensifiée à partir du 13 juin, avait été calibrée pour "minimiser les pertes civiles et maximiser la pression sur les Houthis".
En deux semaines, les combats ont fait 429 morts, des deux côtés, selon des sources militaires, médicales et des responsables locaux.
Les pertes civiles n'ont pas été spécifiées mais des milliers de personnes ont quitté les zones de combats, selon les agences de l'ONU.
Dans un autre Tweet, M. Gargash a apporté une "clarification" à son propos, en expliquant que la coalition avait cessé "dès le 23 juin" d'avancer en direction de la ville et du port, afin de permettre à l'émissaire de l'ONU d'obtenir des rebelles un retrait inconditionnel de Hodeida.
"Nous maintenons la pression et attendons les résultats de la (récente) visite de l'émissaire de l'ONU à Sanaa", a-t-il ajouté.
Retrait "total et inconditionnel"
Des sources militaires dans l'ouest du Yémen ont confirmé une désescalade dans les opérations militaire depuis une semaine, hormis quelques échanges de tirs sporadiques autour de Hodeida.
Après des entretiens avec les chefs rebelles à Sanaa, M. Griffiths a également rencontré la semaine dernière le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, dont les partisans sont engagés dans l'opération de Hodeida.
Après cette rencontre, le gouvernement yéménite a insisté sur un retrait "total et inconditionnel" des Houthis de Hodeida, une position de fermeté en ligne avec celle des Emirats arabes unis.
Mais l'émissaire onusien a annoncé son intention de continuer sa mission. Il s'est rendu jeudi dans le sultanat d'Oman, où il a rencontré un négociateur des rebelles, Mohammed Abdessalam, selon la radio des Nations unies.
Il est de nouveau attendu dans les prochains jours à Aden (sud), où se trouve le gouvernement yéménite --la capitale Sanaa étant aux mains des rebelles Houthis--, pour un nouveau round de pourparlers, selon une source proche du cabinet de M. Hadi.
Dans sa déclaration à la radio des Nations unies, M. Griffiths a indiqué qu'une proposition avait été faite pour donner à l'ONU un rôle dans la gestion du port de Hodeida, preuve, selon lui, de progrès dans sa mission.
Toutefois, les Emirats, comme le gouvernement de M. Hadi, rejettent l'option d'un retrait partiel des Houthis.
Ces rebelles ont pris en 2014 Hodeida et son port à la faveur d'une offensive d'envergure qui leur avait aussi permis de s'emparer de pans du territoire, et notamment de chasser le gouvernement de M. Hadi de Sanaa début 2015.
Depuis l'intervention en mars 2015 d'une coalition sous commandement saoudien, le conflit au Yémen a fait près de 10.000 morts et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", avec des millions de personnes au bord de la famine, selon l'ONU.
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