José Guadalupe Chan, 35 ans, se trouvait dans un bar de la communauté indigène de Felipe Carrillo Puerto lorsqu'il a été attaqué. "Sa mort a été provoquée par des blessures par balle", a annoncé le bureau du procureur de Quintana Roo dans un communiqué.
Le journaliste travaillait pour un hebdomadaire en ligne, Playa News, qui couvre l'actualité dans la Riviera Maya, la zone touristique voisine de la célèbre station balnéaire de Cancun.
Un ami du journaliste qui se trouvait sur les lieux a déclaré à Playa News qu'un homme était entré dans le bar, s'était approché de Chan et avait tiré sur lui à trois reprises.
Le dernier article de Chan traitait vendredi du meurtre dans une ville voisine d'un partisan du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), longtemps hégémonique au Mexique.
Le meurtre de José Guadalupe Chan est survenu juste avant les élections présidentielle, législatives et locales de dimanche.
La campagne pour ces élections est de loin la plus sanglante qu'ait connue le Mexique, avec 136 hommes politiques assassinés depuis le début du processus électoral, selon le cabinet d'études Etellekt.
Le directeur de Playa News, Ruben Pat, a déclaré à l'AFP que José Guadalupe Chan lui avait récemment confié avoir été victime de menaces et qu'il avait demandé aux autorités à être mis sous protection, en vain.
José Guadalupe Chan était marié et père de deux filles, a-t-il précisé.
Le gouvernement de l'Etat de Quintana Roo a appelé le parquet à mener "une enquête complète" et a affirmé "son respect de la liberté d'expression".
La Commission des droits de l'homme de cet Etat a condamné le meurtre et a appelé les autorités à établir s'il était lié à la qualité de journaliste de la victime.
Le bureau de l'ONU au Mexique a lui aussi condamné l'assassinat dans un communiqué et a appelé les autorités "à mener une enquête exhaustive et rapide" et à déterminer si le mobile était lié à "l'activité journalistique" de Chan.
L'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) a condamné "un assassinat très grave" et exhorté les autorités locales et fédérales à effectuer une enquête en se concentrant sur l'activité professionnelle de la victime. "Nous savons que Chan avait reçu des menaces il y a six jours et qu'il avait tenté d'obtenir une protection", a déclaré à l'AFP Balbina Flores, représentante de RSF au Mexique.
Le Mexique est l'un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Plus de 100 d'entre eux y ont été tués depuis 2000, selon les associations de défense de la liberté d'expression.
En 2017, onze journalistes ont été tués au Mexique, selon les ONG Reporters sans frontières et Articulo 19. La grande majorité de ces meurtres sont restés impunis.
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