L'Autriche a choisi pour sa troisième présidence de l'UE la devise: "Une Europe qui protège", rejoignant les préoccupations de la plupart des Etats membres.
Outre ce sujet brûlant, que Vienne avait déjà mis en tête de sa liste avant même que les dirigeants européens ne s'entredéchirent sur le sort des réfugiés, le gouvernement du jeune chancelier Sebastian Kurz devra également avancer sur les négociations du futur budget de l'UE, un problème épineux dont il a hérité.
L'Autriche s'est aussi fixée comme objectif de progresser sur l'élargissement de l'Union aux pays de Balkans occidentaux.
Parvenir à des résultats tangibles devrait s'avérer difficile, en raison d'une part du démarrage de la campagne pour les élections européennes de mai 2019 et d'autre part des négociations qui piétinent avec le Royaume-Uni pour sa sortie de l'Union fin mars 2019.
- Migration
La crise politique générée par les défis migratoires est le dossier numéro un que Vienne aura à gérer avec les 27 autres pays de l'UE. L'accord conclu vendredi reste flou sur sa mise en oeuvre, notamment sur la création de "plateformes de débarquements" de migrants en dehors de l'UE.
Le gouvernement du chancelier Kurz, allié au parti d'extrême-droite FPÖ, défend une ligne "dure", plaidant pour une politique migratoire européenne plus restrictive, en passant notamment par un renforcement de la protection des frontières extérieures de l'UE.
Sur le site de la présidence autrichienne, il annonce clairement la couleur -- la "sécurité" d'abord -- puisqu'il précise qu'il s'agit du "combat contre l'immigration illégale en sécurisant les frontières extérieures".
Sur sa table, le casse-tête de la réforme du Règlement de Dublin, qui confie aux pays de première entrée dans l'UE la responsabilité des demandes d'asile, au point mort depuis plus de deux ans.
Il semble peu probable que Vienne réussisse à le résoudre: l'Autriche soutient les pays de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), qui ont rejeté la proposition de Bruxelles de répartir ponctuellement les demandeurs d'asile en période de crise.
- Budget de l'UE
L'autre grand défi de la présidence autrichienne est de progresser dans les négociations sur le budget à long terme de l'UE pour la période 2021-2027.
Cette semaine encore, M. Kurz a estimé "possible" de parvenir à un accord avant les élections du Parlement européen.
Les négociations sur le budget pluriannuel de l'UE sont compliquées par les coupes proposées par la Commission européenne dans les enveloppes destinées à la Politique agricole commune (PAC) et aux régions.
Les grands bénéficiaires de la politique agricole, la France et l'Espagne, dénoncent les pertes de revenus pour les agriculteurs et demandent le maintien du budget à son niveau actuel.
La possibilité d'utiliser les aides régionales comme un moyen de pression politique est un autre contentieux avec les pays d'Europe de l'Est.
Ce budget est novateur. Pour la première fois il permettra de financer des capacités militaires et des infrastructures utilisables par les armées et donne des moyens financiers à l'Europe de la Défense.
- Elargissement de l'UE
L'Autriche, en raison de sa position centrale en Europe et de son histoire, plaide pour une plus grande intégration de ses voisins des Balkans occidentaux dans l'Union et l'affiche comme l'une de ses priorités de sa présidence de l'UE.
Elle insiste sur l'importance de "la stabilité" de son voisinage et plaide pour une "pré-adhésion des Balkans occidentaux et de l'Europe du Sud-Est à l'UE".
"Cette région fait partie de l'Europe en terme de politique économique et de sécurité et s'est révélée un partenaire fiable pendant la crise migratoire", explique-t-elle.
Cependant, Vienne ne risque pas de parvenir à des résultats particulièrement concrets. Mardi dernier, l'UE a décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine en juin 2019, à condition toutefois qu'elles poursuivent leurs réformes.
L'Autriche aurait préféré que cela se passe sous sa présidence, mais la France et les Pays-Bas ont freiné des quatre fers.
Le gouvernement autrichien compte toutefois accompagner ces pays dans leur rapprochement avec l'Union, ainsi que la Serbie et le Monténégro, moins avancées dans les négociations.
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