Un précédent bilan de sources hospitalière et militaire faisait état de six morts, sans qu'il ait été possible d'établir dans l'immédiat si les assaillants en faisaient partie.
Le dernier bilan s'élève à deux militaires de la force du G5 Sahel ainsi qu'un civil tués, selon une source au sein de cette force et le gouverneur de Mopti, chef-lieu de la région, le général Sidi Alassane Touré, qui a évoqué une "confusion" à la morgue.
"Nous avons arrêté quatre suspects", a déclaré le gouverneur à l'AFP, ajoutant que les opérations de ratissage se poursuivraient jusqu'à l'aube.
Les assaillants étaient au nombre de six et parlaient en bambara et en peul, a affirmé dans la soirée la source au sein de la force du G5, faisant état de trois blessés dans les rangs de celle-ci: un militaire malien et deux nigériens.
Tout le mur d'entrée a été soufflé par la déflagration, qui a projeté le véhicule à l'intérieur de l'enceinte, selon des témoins et les images diffusées après l'attaque.
Il s'agit de la première attaque contre ce quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) lancée en 2017 pour lutter contre les jihadistes.
Elle intervient à trois jours d'une rencontre à Nouakchott, en marge du sommet de l'Union africaine dans la capitale mauritanienne, entre le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel.
Les bâtiments de couleur jaune et rose du poste de commandement de la force conjointe, opérationnel depuis octobre 2017, abritent des officiers de liaison des cinq Etats membres.
"Conditions de sécurité précaires"
Dans un rapport sur la force conjointe publié en mai, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a visité le quartier général de Sévaré, il y a un mois, soulignait les vulnérabilités de plusieurs sites de cette force au Mali, mentionnant la nécessité d'un "renforcement de son quartier général à Sévaré".
"Les conditions précaires dans ces sites et aux alentours représentent une lourde menace pour la sécurité, et retardent le déploiement du reste des contingents", selon le rapport.
"Il y a eu une très forte détonation", suivie d'échanges de tirs d'armes automatiques, ont indiqué à l'AFP des habitants, dont une vendeuse d'oranges, Haoussa Haidara.
Pendant l'attaque, des habitants de Sévaré étaient terrés dans leurs maisons, a témoigné l'un d'entre eux, Bouba Bathily, un commerçant.
La France qui conduit au Sahel l'opération Barkhane de lutte contre les jihadistes, a condamné "ce lâche attentat", dans une déclaration sur Twitter de sa ministre des Armées, Florence Parly. "Solidarité avec nos partenaires africains avec qui nous poursuivrons sans relâche la lutte contre le terrorisme", a-t-elle dit.
Les militaires de Barkhane, aux côtés de troupes maliennes ont "mis hors de combat" le 22 juin une quinzaine de combattants jihadistes dans la région de Tombouctou (nord-ouest), selon l'état-major des armées français.
Paris soutient la force du G5 Sahel, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.
Mais sa mise en oeuvre est marquée par des problèmes de financement, malgré des promesses de quelque 420 millions d'euros, et des accusations de violations des droits de l'homme.
La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé le 26 juin qu'une enquête de sa division des droits de l'homme concluait à l'exécution sommaire de douze civils par le bataillon malien de cette force à Boulkessy" (centre du Mali).
Il ne s'agit pas de la première attaque de ce type à Sévaré. Le 7 août 2015, une attaque contre un hôtel de cette localité avait fait 13 morts, dont quatre étrangers --deux Ukrainiens, un Népalais et un Sud-Africain--, employés par des sous-traitants de la Minusma.
Malgré l'accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les violences jihadistes ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.
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