"Même pas peur", est le titre iconoclaste de l'exposition d'été de la fameuse fondation toulousaine, qui met en scène dans l'hôtel particulier renaissance qui lui sert d'écrin, une sélection des plus belles pièces collectionnées par l'épouse du Baron Henri de Rothschild, Mathilde de Weisweiller (1874-1926), probablement à partir de 1900, explique Sophie Motsch, du musée des Arts décoratifs de Paris.
"Une diversité d'objets confondantes", s'enthousiasme l'attachée de conservation détaillant la destination originelle de ces quelques 180 crânes, "bijoux masculins, épingles de cravate, statuettes funéraires ou objets japonais" faits d'ivoire, de corail, de cristal de roche ou encore de métal.
Sophie Motsch relève la grande variété de ces "minuscules sculptures de grandes qualités" dont on ne sait pas pourquoi cette femme "moderne", l'une des premières françaises à avoir obtenue son permis de conduire, en a fait collection.
"Probablement une volonté de se démarquer de la famille de son mari, les Rothschild. Peut-être a-t-elle voulu, à son niveau, à son échelle et avec sa fantaisie, collectionner des objets qui étaient plutôt méprisés".
"A partir de cette collection, faite essentielle de crânes et d'objet de petite taille, on a eu envie d'élargir sur la question de la +Vanité+ qui est un sujet artistique qui a traversé les siècles", explique Philippe Cros, le directeur de la fondation Bemberg.
Une Vanité est une représentation allégorique de la mort, du passage du temps, de la vacuité des passions et activités humaines. Ce thème est très ancien, on le retrouve déjà représenté dans l'Antiquité.
Un parcours de Vanités
Un parcours imaginé par le scénographe Hubert le Gall propose de découvrir plusieurs "vanités" essaimés au milieu des œuvres de la collection permanente. Ces Vanités de toutes les époques, du baroque flamand jusqu'aux productions contemporaines, ponctuent les différentes salles de l'Hôtel d'Assezat.
Parmi les "contemporains" on note des œuvres de Gerhard Richter, Niki de Saint Phalle, Annette Messager, Brassaï, Miquel Barceló ou encore l'un des derniers autoportraits de Robert Mapplethorpe.
La fondation Georges Bemberg s'est installée en 1995 dans l'Hôtel d'Assezat, joyau de l'architecture du XVIe siècle, qui renferme des oeuvres de Brueghel, Clouet, Cranach, Le Tintoret, Monet, Vuillard, Rouault, Pissarro, Toulouse-Lautrec et Bonnard.
Considéré comme un grand humaniste du XXe siècle, Georges Bemberg (1916-2011) a offert à la ville de Toulouse environ 150 oeuvres, car il voulait installer sa fondation dans le sud de la France. Le collectionneur a été séduit par le charme renaissance de l'hôtel d'Assezat.
Héritier d'une riche famille d'origine allemande qui s'est installée en 1850 en Argentine, Georges Bemberg a également été pianiste, compositeur et écrivain, mais il se présentait comme éleveur de bétail (en Argentine).
Elevé à Paris, diplômé d'Harvard et grand voyageur, Georges Bemberg a assouvi sa passion de l'art en achetant tout au long de sa vie tableaux de maîtres, modernes ou anciens, livres, objets d'art des XVIe et XVIIe siècles.
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