Ilmars Rimsevics, patron de la banque centrale depuis plusieurs années, a repoussé les appels à la démission, mais a été suspendu dans l'exercice de ses fonctions, y compris au sein du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), quand l'affaire a débuté en février.
La procureure Viorika Jirgena a dit aux journalistes à Riga que deux actionnaires de Trasta Komercbanka, une banque moldave basée en Lettonie, fermée en 2016 pour blanchiment d'argent et fraude, ont affirmé que Rimsevics avait demandé un pot-de-vin pour la maintenir à flot.
Les allégations remontent à 2012, a dit Jirgena, et concernent aussi l'homme d'affaires letton Maris Martinsons, accusé d'avoir joué l'intermédiaire dans cette affaire de corruption.
Les procureurs soutiennent que Rimsevics a demandé 500.000 euros pour persuader la Commission des finances et des marchés de capitaux (FCMC) de fermer les yeux sur les accusations contre Trasta Komercbanka.
En mars dernier, l'OCCRP (Le Projet de reportage sur la criminalité organisée et la corruption, consortium de centres d'investigation, de médias et de journalistes, fondé en 2006) a affirmé que des sociétés écrans ont utilisé cette banque pour blanchir quelque treize milliards de dollars provenant de la corruption et de fraudes en Moldova.
"Rimsevics n'a pas été en mesure d'assurer ce qu'il avait promis, c'est pourquoi il n'a été payé que la moitié du montant, 250.000 euros", a dit Jirgena aux journalistes.
"Martinsons était intermédiaire. Il a reçu 10% du total. Le pot-de-vin a été payé comptant", a-t-elle ajouté, mentionnant des écoutes téléphoniques utilisées dans l'enquête.
Rimsevics et Martinsons risquent jusqu'à 11 ans de prison s'ils sont reconnus coupables.
L'un et l'autre ont demandé un délai jusqu'en août pour préparer des déclarations écrites.
Rimsevics soutient qu'il est innocent et refuse d'abandonner son poste à la tête de la banque centrale et son fauteuil au conseil de la BCE. Il a porté plainte contre sa suspension à la Cour de justice de l'Union Européenne.
La Lettonie cherche à réformer son secteur bancaire, touché par une série d'accusations concernant la corruption et le blanchiment d'argent.
En février, les autorités américaines ont accusé la troisième banque du pays, ABLV, de blanchiment à vaste échelle lié au programme nucléaire nord-coréen.
str-mas/via/cac
A LIRE AUSSI.
Fifagate: deux ex-barons du foot sud-américains jugés coupables
Fifagate: bras de fer autour de l'extradition d'un parrain du foot
Un puissant oligarque ukrainien derrière les barreaux en Autriche
UBS sera jugé en France pour un vaste système de fraude fiscale
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.