Les puissances occidentales ont dénoncé les opérations militaires lancées le 19 juin par le régime de Bachar al-Assad et son allié russe contre cette province contrôlée à 70% par les insurgés, et plusieurs ONG ont dit craindre une nouvelle crise humanitaire dans le pays en guerre depuis 2011.
Après avoir consolidé son pouvoir sur la capitale Damas et ses environs en chassant rebelles et jihadistes, le pouvoir d'Assad a ouvert un nouveau front dans le sud du pays, une région sensible bordant la frontière avec la Jordanie et le plateau du Golan, en partie occupé par Israël.
Jeudi, des raids imputés à l'aviation russe ont visé plusieurs secteurs dans l'est et l'ouest de la province de Deraa, faisant 22 morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi les victimes, 17 personnes dont cinq enfants, réfugiées dans le sous-sol d'une maison pour échapper aux bombardements, ont péri dans une frappe russe dans la localité d'Al-Mseifra, a précisé l'OSDH.
Il n'était pas possible de confirmer de source indépendante si l'aviation russe a mené ou non ce raid mais Moscou a toujours démenti cibler des objectifs civils.
"Le bilan de jeudi est le plus élevé depuis le 19 juin", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Depuis mercredi, les bombardements ont gagné en intensité et visent des secteurs très fortement peuplés".
Au total en plus d'une semaine, quelque 93 civils ont péri dans les raids aériens et les tirs d'artillerie contre les secteurs rebelles, selon l'ONG.
"Détériorer la situation"
Mardi, les forces du régime ont lancé une offensive contre les quartiers insurgés de la ville de Deraa, chef-lieu de la province du même nom.
Selon l'ONU, quelque 750.000 civils vivant en zone rebelle dans le sud de la province de Deraa seraient menacés par les opérations militaires. Et environ 45.000 civils ont déjà été déplacés, la majorité essayant de trouver refuge près de la frontière avec la Jordanie.
Amman néanmoins a répété à plusieurs reprises qu'elle garderait sa frontière fermée, faisant craindre aux organisations internationales une nouvelle crise humanitaire.
"Avec les combats, les gens sont de plus en plus acculés dans le sud. A terme, ils n'auront nulle part où aller", a déploré une ONG, le Conseil norvégien pour les réfugiés.
Les violences n'ont d'ailleurs pas épargné les infrastructures médicales. Depuis le début des hostilités, cinq hôpitaux ont été mis hors service par des bombardements pour certains imputés à la Russie, selon l'OSDH.
"L'escalade du conflit dans le sud syrien va seulement détériorer la situation pour une population qui avait à peine accès aux soins médicaux ces dernières années", a indiqué mercredi à l'AFP une responsable de Médecins Sans Frontières (MSF) Gemma Dominguez.
"Violation"
Le pouvoir syrien, qui enchaîne les victoires grâce à l'appui crucial de l'allié russe, mais aussi de l'Iran et du Hezbollah libanais, contrôle désormais 65% du pays.
Il semble plus que jamais déterminé à asseoir son pouvoir sur l'ensemble de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
Depuis le début des hostilités dans le sud, les forces du régime ont conquis 12 villages et localités, principalement dans l'est et le nord-est de la province, selon l'OSDH.
Or le sud fait théoriquement l'objet depuis 2017 d'un cessez-le-feu négocié directement par Moscou, Washington et Amman.
"Les opérations militaires unilatérales du régime d'Assad et de la Russie dans le sud-ouest de la Syrie sont une violation du cessez-le-feu", a souligné mercredi Jonathan Cohen, ambassadeur adjoint des Etats-Unis à l'ONU.
"Il est essentiel que la Russie honore l'accord conclu il y a un an et garantisse immédiatement la cessation des hostilités", a renchéri l'ambassadeur français à l'ONU, François Delattre.
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