M. Borloo, auquel le chef de l'Etat avait commandé un rapport sur les banlieues qu'il n'a finalement pas utilisé, s'est montré très critique mercredi soir lors d'une réunion publique à Valenciennes.
"Moi, mon sentiment c'est qu'on est en train de remplacer le vieux monde des solidarités par le jeune monde des abandons de ceux qui ont besoin de la solidarité", a notamment regretté M. Borloo dans son intervention, diffusée sur RTL jeudi matin.
"En d'autres termes, si on parlait cuisine, il faut faire attention que notre pays ne se retrouve pas dans la situation culinaire désagréable où le gratin se sépare des nouilles", a-t-il lancé.
"Ca n'a jamais fait un grand plat", a-t-il ajouté. "C'est le problème d'une monarchie qui en fait n'a plus de moyens, et ce qui me dérange, c'est que les quelques moyens qu'elle a, elle a décidé d'arbitrer pour permettre à ceux qui courent le plus vite de courir de plus en plus vite", a fustigé M. Borloo. "Cette vision de la société, je la trouve inefficace et dangereuse".
Christophe Castaner, ministre des Relations avec le Parlement, a répondu, sur LCI: "Il a certainement de l'expérience pour commenter, mais ça m'interroge". "Je ne le savais pas critique gastronomique".
"Ceux qui sont aux responsabilités depuis 30 ans sont-ils les mieux placés pour nous expliquer ce qu'ils n'ont pas fait et que nous devrions faire ?", a ajouté le délégué général de La République en Marche.
Jean-Louis Borloo avait remis fin avril au gouvernement un rapport pour améliorer la vie dans les quartiers en difficultés. Nombre de commentateurs, associations et élus, estimaient que le rapport avait été enterré.
L'ancien ministre avait jusque-là assuré n'avoir "aucun problème" avec Emmanuel Macron, estimant que "le président de la République est souverain" lorsqu'il commande un rapport et que son auteur n'a pas à "faire des commentaires".
M. Castaner a dénoncé jeudi matin le double discours de M. Borloo, qui ne dirait "pas la même chose à un moment et à un autre".
"Je pense que la politique est morte de ces réalités-là", de la différence entre "un discours officiel et le reste du temps, du +bullshit+" a lâché le Secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, qui s'est déclaré "pour la cohérence en politique".
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