Le président républicain avait pourtant obtenu mardi une victoire importante à la Cour suprême, avec la validation de son décret migratoire controversé qui interdit de façon permanente l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de six pays, pour la plupart à majorité musulmane, après des mois de contentieux judiciaire. Ce décret, annoncé une semaine seulement après l'entrée en fonction de M. Trump, était l'une des mesures phares de la nouvelle administration sur le dossier explosif de l'immigration.
"Les Républicains de la Chambre (des représentants, ndlr) devraient voter le sévère mais juste projet de loi sur l'immigration, appelé Goodlatte II, lors de leur vote de l'après-midi, même si les Dems (démocrates, ndlr) ne le laisseront pas passer au Sénat", a écrit M. Trump mercredi matin, dans un message en lettres capitales sur Twitter.
"Ce vote montrera que nous voulons des frontières fortes et la sécurité alors que les Dems veulent des frontières ouvertes = criminalité. Gagnez!", a-t-il ajouté, pour encourager les républicains qui détiennent une large majorité à la Chambre mais ont besoin des voix démocrates au Sénat.
Ce projet de loi entend mettre fin au scandale provoqué par la séparation de plus de 2.300 mineurs de leurs parents, interpellés et poursuivis en justice pour avoir franchi illégalement la frontière américaine depuis le Mexique. Cette mesure, annoncée le 7 mai par le ministre de la Justice Jeff Sessions, a finalement été annulée la semaine dernière par le président en raison du tollé qu'elle a provoqué dans la classe politique et dans la société américaine.
Dans une spectaculaire volte-face, Donald Trump avait décidé d'abandonner la mesure de séparation des familles d'immigrants clandestins, en signant un décret présidentiel autorisant la présence des mineurs en centre de rétention avec leurs parents pendant les poursuites pénales.
La loi et le chaos
La pratique de séparation des familles à la frontière a été aussi retoqué au niveau judiciaire dans la nuit de mardi à mercredi, quand un tribunal de San Diego (sud-ouest) a ordonné la réunification des familles de migrants.
Selon la décision du tribunal, les parents doivent, sauf s'ils présentent un danger pour leurs enfants, être réunis avec eux sous 14 jours pour les moins de cinq ans et sous trente jours pour tous les autres. Le tribunal demande au gouvernement fédéral de "faire face aux circonstances chaotiques qu'il a créées".
La proposition de loi soumise au vote mercredi à la Chambre doit résoudre la question des familles déchirées et des "failles" du système actuel, selon les républicains, en incluant les "piliers" exigés par Donald Trump pour toute promulgation: le financement du mur à la frontière mexicaine, une solution pour les jeunes dits "Dreamers" --arrivés sans papiers aux Etats-Unis lorsqu'ils étaient enfants-- et une nette réduction de l'immigration légale.
Elle prévoit un permis de travail et de résidence pour les "Dreamers", renouvelable tous les six ans et qui les autorise à tenter de décrocher ensuite un statut de résident permanent.
D'autres points ont fait l'objet de longues tractations ces derniers jours chez les républicains entre les plus conservateurs et les modérés du GOP (Grand Old Party). Il s'agirait d'obliger les entreprises à vérifier, en ligne, le statut de leurs employés à travers les services d'immigration et également d'aider les régions agricoles à garder leurs employés immigrés au statut légal.
Si les élus républicains sont d'accord sur le texte, cette proposition de loi est vouée à l'échec au Sénat où la minorité démocrate a déjà promis de voter contre toute proposition républicaine autour de ces "piliers".
Avant même le vote, des élus républicains avaient évoqué la possibilité de proposer, en cas d'échec de cette large réforme, un nouveau texte uniquement centré sur la fin de la mesure de séparation des familles de clandestins, qui pourrait avoir plus de chances de rallier les voix démocrates.
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