L'Italie et la France ont accusé le navire Lifeline d'avoir fait le jeu des passeurs en refusant d'obtempérer aux ordres de remettre les migrants aux garde-côtes de la Libye, pays d'où étaient partis les candidats à l'immigration en Europe et repêchés le 21 juin par les marins de l'organisation allemande.
"Il est important de souligner que le seul ordre auquel le bateau a refusé d'obéir est celui de remettre ces personnes aux prétendus garde-côtes libyens car cela aurait été en contravention avec la Convention de Genève sur les réfugiés et donc criminel," assure l'ONG dans un communiqué.
Selon elle, obéir à l'ordre reçu de "désembarquer à Tripoli aurait constitué une violation du principe de non-refoulement".
Le principe de non-refoulement prévoit qu'aucun Etat signataire de la Convention "n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques".
Les migrants recueillis par Lifeline sont selon l'ONG des ressortissants de divers pays africains. La Libye, après la guerre de 2011 qui entraîna la mort du colonel Kadhafi, a sombré dans le chaos, devenant un terrain de prédilection pour les passeurs organisant la traversée vers l'Europe de migrants.
Selon Rome et Paris, un accord a été trouvé mardi pour que le Lifeline accoste à Malte et pour que six pays européens accueillent les passagers du navire. Mais jusqu'ici l'ONG n'a pas été autorisée à rejoindre un port maltais.
Lifeline a accusé le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer, très dur sur la politique migratoire, de "bloquer cette solution" et le gouvernement allemand "de complicité de non-assistance à personne en danger". Elle n'a pas apporté plus de précisions.
L'ONG est par ailleurs accusée de naviguer illégalement sous pavillon néerlandais. La Haye a en effet souligné que le Lifeline n'est pas enregistré aux Pays-Bas contrairement aux affirmations de cette organisation basée en Allemagne, et Rome a en retour annoncé vouloir placer le navire sous séquestre.
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