"Une série de programmes pilotes (avec drones et l'herbicide) ont été réalisés et permettent au ministère de la Santé et de l'Environnement de dire qu'ils respectent les conditions sanitaires et environnementales pour pouvoir les autoriser", a déclaré le chef de l'État depuis le palais présidentiel de Casa de Nariño.
Les pulvérisations aériennes, suspendues depuis octobre 2015 en raison de leur effet nocif sur la santé et l'environnement, seront désormais réalisées à une altitude moindre et avec une concentration en glyphosate inférieure de 50% à celle utilisée auparavant, a-t-il précisé.
"C'est similaire à ce que nous faisons déjà, où les personnes chargées d'éradiquer les cultures réalisent des pulvérisations terrestres, avec un bidon sur l'épaule", a ajouté le chef de l'État, assurant que la nouvelle modalité de pulvérisation aérienne ne sera pas nocive.
Cette annonce survient au lendemain de la publication par le Bureau national de contrôle de la drogue (ONDCP), aux États-Unis, de chiffres montrant que la culture de coca en Colombie a atteint un niveau historique en 2017 avec 209.000 hectares, en hausse de 11% sur un an.
Sur la même période, la capacité de production de cocaïne pure a bondi de 19%, passant de 772 à 921 tonnes en 2017, un autre record historique.
Les chiffres confirment le classement du pays comme premier producteur mondial de cocaïne.
Le président Santos, qui quittera le pouvoir en août, n'a pas précisé quand les pulvérisations reprendraient, mais dès lundi le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas avait dit espérer qu'elles reprennent mercredi.
Après l'avoir utilisé pendant 15 ans, la Colombie a été le dernier pays au monde à suspendre les pulvérisations aériennes de cet herbicide contre les cultures illicites, en raison de ses effets nocifs.
Le glyphosate suscite une vive controverse scientifique depuis que le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, l'a classé "cancérogène probable" en 2015, contrairement aux agences européennes, l'Efsa (sécurité des aliments) et l'Echa (produits chimiques).
Ce produit est particulièrement controversé en Europe. Après la décision de l'Union européenne en novembre de renouveler la licence de l'herbicide pour cinq ans, le gouvernement français s'est récemment engagé à cesser d'utiliser cette substance d'ici 2021, sans pour autant inscrire l'interdiction dans la loi.
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