Après plus de deux semaines de grève de la faim de plusieurs employés, l'accord trouvé avec la direction de l'hôpital du Rouvray (Seine-Maritime), le vendredi 8 juin 2018, avait été un soulagement. Mais cet accord n'a toujours pas été signé.
• À lire aussi : Hôpital du Rouvray : un accord trouvé, le conflit prend fin
L'intersyndicale de l'hôpital psychiatrique du Rouvray pose de nouvelles conditions à la signature de cet accord. "Le départ" du président de la commission médicale d'établissement (CME) et de sa directrice des soins est "un préalable à la signature d'un protocole de sortie de crise dont l'issue est compromise par les nuisances institutionnelles de ces deux individus", écrit l'intersyndicale CFDT, CGT, CFTC et SUD dans un courrier qu'elle dit avoir adressé à la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Contacté, le ministère n'a pas souhaité faire de commentaire. L'Agence régionale de santé (ARS) a renvoyé vers la direction de l'hôpital, qui n'était pas joignable. "La version définitive du protocole de sortie de crise" qui prévoit la création de 30 postes est "en cours de rédaction", précise l'intersyndicale du Rouvray.
"Un climat de chasse aux sorcières"
Pourquoi ces nouvelles conditions ? Car "ces deux personnes sont clairement des freins à la mise en application de l'accord", a affirmé Sébastien Ascoet, délégué syndical CGT, interrogé par l'AFP. "Elles organisent les choses dans leur coin sans tenir compte ni du cadre général issu de l'accord de sortie de crise, ni des instances du personnel", a ajouté Jean-Yves Herment, secrétaire CFDT du CHSCT de l'établissement.
Ce secrétaire CFDT, qui avait fait partie des grévistes de la faim, évoque "un climat de chasse aux sorcières", du "chantage et des pressions à l'encontre de certains anciens grévistes". "S'il faut repartir à la grève, on le fera", a conclu le syndicaliste.
Je ne comprends pas ce que l'on me reproche. Les médecins que je représente ont toujours considéré que l'hôpital était en sous capacité, qu'il manque des lits." - Sadeq Haouzir, président de la CME
Interrogé, le président de la CME, Sadeq Haouzir, a toutefois "démenti formellement tout chantage et toute pression à l'endroit des salariés". "J'ai pris connaissance du courrier. Je ne comprends pas ce que l'on me reproche. Les médecins que je représente ont toujours considéré que l'hôpital était en sous capacité, qu'il manque des lits. La communauté médicale que je représente ne peut que soutenir les demandes de moyens supplémentaires. En revanche, nous nous désolidarisons toujours des actes violents", a-t-il ajouté.
Au Havre, une mobilisation du personnel de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet a lieu depuis le samedi 16 juin 2018. Mardi 26 juin 2018, une petite dizaine d'employés campent sur le toit des urgences. Ils ne descendront que pour rencontrer la directrice de l'ARS. Le campement est assuré de jour comme de nuit.
Les grévistes, à qui le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) a apporté samedi 23 juin 2018 son soutien, réclament la création de 50 postes.
Avec AFP
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.