Il est Arménien, elle est Russe et leurs deux enfants sont nés en France. Cela fait plus de sept ans qu'Aram et Meri Sayadyan sont arrivés, avec un visa de touriste, à Caen (Calvados). Mais après plusieurs demandes de régularisation, ils viennent de recevoir, en ce mois de juin 2018, une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
"Les enfants sont nés ici"
Une décision que ne comprennent ni les enseignants, ni les parents de l'école que la famille fréquente, dans le quartier de la Guérinière. Ils ont adressé courriers et pétition à la préfecture pour soutenir leur recours. "On ne comprend pas trop ce qui se passe sur ce dossier-là, explique Mouna Saidi, une amie du couple. Ce sont des gens bien intégrés, ils sont là depuis longtemps, les enfants sont nés ici, ils parlent français. Et ils sont entrés en France légalement !"
Cette solidarité, elle s'explique aussi sûrement par l'attachement à l'école de la famille. "Même quand on a déménagé, ma fille n'a pas voulu partir, raconte Meri. Elle a pleuré, elle nous disait 'non, tu peux partir, moi je reste ici'". Depuis, elle traverse la ville tous les jours pour emmener ses deux enfants en classe.
"Déjà des promesses d'embauche"
"Surtout, Aram et Meri ont envie de travailler", insiste Mouna. Faute d'emploi, ils travaillent bénévolement pour le Secours populaire pour "ne pas rester à la maison. Pourtant, tous les magasins du centre-ville me connaissent, j'ai demandé du travail partout", assure Meri. Maçon de formation, Aram pourrait lui facilement décrocher un job dans le BTP. "J'ai déjà des promesses d'embauche, mais sans papier tout est compliqué", regrette-t-il. Son rêve ? Construire un jour sa propre maison pour leur famille. "Notre fille a déjà fait les dessins elle-même, sourit Meri. Elle a même ajouté une piscine."
En attendant, la famille bénéfice depuis quelques mois d'un appartement thérapeutique, mis à disposition par la Croix rouge pour leur fille souffrant d'asthme. Une première pour la famille qui a bougé entre les hôtels, les centres d'hébergement ou petits studios, passant même certaines nuits dans la voiture. Après le dépôt de leur recours, la préfecture aura deux ans pour leur répondre. Les signataires de la pétition demandent leur régularisation pérenne.
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Une mobilisation locale de personnes qui le font sincèrement je n'en doute pas, mais sans connaitre les tenants et les aboutissants. Cette famille doit être en toute logique raccompagnée en Arménie qui n'est ni un pays en guerre, ni un pays où elle est persécutée. il s'agit d'une OQTF (obligation de quitter la France) et non pas d'une expulsion, ce qui est très différent. Ils n'ont pas le statut de réfugiés.
A savoir en parallèle que la famille a vécu dans plusieurs hôtels et que plus aucuns de ces établissements ne veulent plus les accueillir tant ils ont été respectueux de ce qui leur été offert. Les enfants sont jeunes et s'adaptent aisément, l'Arménie est un pays où cette famille pourra vivre et plus facilement travailler qu'en Europe où ils sont en situation irrégulière.. Mieux vaut les aider à se réintégrer en Arménie!