"Ou bien il y a une proposition utile sur la défense des frontières, la sécurité et j'ajoute sur les droits des vrais réfugiés ou bien osons dire non", a déclaré jeudi le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.
"Si nous y allons pour recevoir un petit devoir déjà préparé par les Français et les Allemands, mieux vaut économiser l'argent du voyage", a ajouté M. Salvini qui est aussi le chef de file de la Ligue (extrême droite).
Le nouveau chef du gouvernement Giuseppe Conte a toutefois assuré jeudi après-midi sur Facebook qu'il serait bien présent à Bruxelles dimanche, après avoir reçu un appel de la chancelière allemande Angela Merkel "inquiète" de la possible absence de l'Italie.
"Je lui ai confirmé que cela aurait été inacceptable pour moi de participer à ce sommet avec un texte déjà élaboré", écrit-il.
"La chancelière a éclairci les choses en disant qu'il y eu un +malentendu+: l'ébauche du texte diffusée hier (mercredi) sera écartée", explique Giuseppe Conte.
"La rencontre ne se conclura pas par un texte écrit, mais seulement avec un résumé des sujets abordés et sur lesquels nous continuerons à discuter au sommet européen de la semaine prochaine" (28-29 juin), poursuit-il.
L'ébauche d'une communication finale du mini-sommet de Bruxelles, dont des extraits circulent depuis mercredi dans la presse, a suscité "l'irritation" de l'exécutif italien qui ne souhaite pas participer à cette rencontre pour "ratifier une ébauche déjà rédigée", rapporte le quotidien La Repubblica, citant des sources gouvernementales.
Selon les médias italiens, l'agacement de Rome viendrait du fait que le texte aborderait insuffisamment la question de la protection des frontières européennes pour se concentrer sur le redéploiement des migrants dès lors qu'ils sont déjà arrivés en Europe.
Sur ce point, Giuseppe Conte a expliqué mercredi en recevant le président du Conseil européen Donald Tusk que l'Italie "n'était pas disponible" pour discuter des "mouvements secondaires" (la répartition des migrants dans les pays de l'UE) sans avoir au préalable abordé la question des arrivées sur son territoire, "que l'Italie se retrouve à affronter seule".
L'Italie reproche à ses partenaires européens de ne pas l'avoir suffisamment soutenue alors que 700.000 migrants sont arrivés sur ses côtes depuis 2013.
Dimanche, les dirigeants français, allemand, italien, grec, maltais, espagnol, autrichien, bulgare, belge, néerlandais et italien sont invités par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles pour travailler à des solutions européennes en vue du Conseil européen des 28-29 juin, dont la migration constitue l'un des principaux thèmes.
Ce sujet reste au coeur des tensions entre Européens et leurs divergences se sont illustrées récemment par l'errance en Méditerranée de l'Aquarius, ce navire avec 630 migrants à son bord, auquel l'Italie a refusé d'ouvrir ses ports en dénonçant le manque de solidarité de ses voisins européens face à la pression migratoire.
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