Le festival des arts de rue revient à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) du vendredi 22 au dimanche 24 juin 2018. Pour cette nouvelle édition, Anne Le Goff, chargée de la programmation, aménage, avec la complicité de l'association Les Plastiqueurs, des clins d'œil à Marcel Duchamp pour célébrer l'anniversaire de la mort de l'artiste et nous réserve de belles surprises.
Comment le festival a-t-il évolué ?
"Ce festival est devenu une institution à Sotteville depuis sa création sous l'égide de Daniel Andrieu. Dès l'origine, il a été pensé comme un événement pluridisciplinaire mais à l'époque il palliait vraiment le manque d'équipement culturel de la ville et était conçu pour relancer la vie culturelle de la cité. Depuis 2002, c'est l'atelier 231 qui organise Vivacité. Aujourd'hui la politique culturelle de la salle se retrouve dans la programmation du festival. On y inclut en particulier des projets soutenus et accompagnés en résidence par l'atelier 231."
Quelles sont les nouveautés du festival ?
"En hommage à Duchamp, Les Plastiqueurs ont imaginé une superbe scénographie pour habiller le site du festival. Ce dernier s'étend aussi davantage dans la ville puisqu'il investit cette année l'espace Marcel-Lods. Mais surtout, comme chaque année, une bonne partie de notre programmation présente des spectacles complètement inédits."
Y a-t-il un thème imposé ?
"Non, il n'y a pas de thème. Au contraire ! Chaque festival est le fruit d'une alchimie et nous voulons que les compagnies fassent preuve de liberté et de créativité, nous ne voulons surtout pas enfermer la création. Les spectacles choisis sont très divers : burlesques, osés, engagées, intimes ou sensibles ! Mais une fois que la programmation est établie, des thèmes se dégagent naturellement et témoignent des préoccupations actuelles : on retrouve ainsi le thème des voyages avec les Clandestines, une déambulation chantée inspirée par le répertoire des états du sud des États-Unis, les Œils et leur bal inspiré par les Antilles britanniques ou le voyage fantastique de la Cie Titanick. Il y a aussi des histoires issues de la culture populaire comme une adaptation de Sherlock Holmes, du mythe d'Hercule ou du roman Alice au pays des Merveilles de Lewis Caroll mais nous faisons aussi la part belle aux spectacles engagés comme KPG qui raconte l'insurrection du Burkina Faso."
Y a-t-il des compagnies que l'on retrouve d'une édition à une autre ?
"Oui, nous avons eu un coup de cœur pour la Cie Carabosse que l'on apprécie particulièrement pour ses spectacles de feu. Cette fois, ils nous présentent une œuvre inédite : un carnet de voyage pictural et musical dont chaque page est soulignée par des installations de feu. Nous retrouvons aussi Le petit théâtre de pain qui, depuis 2002, présente chacune de ses créations à Vivacité et qui est résidence à l'atelier 231. Il y a aussi la cie allemande Titanick ou encore les Arts Roseurs qui aborde un épisode tabou de l'histoire de France sous couvert d'humour : les femmes tondues à la libération. Toutes ces troupes qui sont déjà venues présentent cependant un spectacle tout à fait inédit."
Quelle est la place de Vivacité au niveau national ?
"Après Aurillac et Chalon, c'est un festival incontournable des arts de la rue aujourd'hui. C'est surtout un lieu de création qui accueille de très nombreux professionnels et des programmateurs venus de France, d'Europe et même d'ailleurs. Ce qui fait son succès c'est la qualité des spectacles choisis. Dans la programmation IN nous sélectionnons toujours une vingtaine de compagnies et une cinquantaine dans le off. Chaque année le festival leur permet de promouvoir leur création et de se faire remarquer par les programmateurs. C'est un véritable tremplin pour ces troupes."
Sur quels critères recrutez-vous les compagnies théâtrales ?
"Ce sont des formes très différentes : théâtre de rue, danse, musique, cirque et marionnettes. Nous mixons les formes afin de témoigner de la diversité des arts de rue et nous mettons aussi l'accent sur les spectacles déambulatoires qui font de la ville leur espace scénique en s'appropriant les espaces urbains. Pour sélectionner les compagnies du In et du Off, j'assiste à de nombreux festivals en France et en Europe : je recherche la qualité et l'originalité."
Pratique. Les 22, 23 et 24 juin en centre-ville de Sotteville-les-Rouen. Gratuit. atelier231.fr
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