Au terme d'intenses combats, les forces loyales yéménites appuyées par la coalition menée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, étaient parvenues mardi à pénétrer dans cet aéroport situé à la limite sud de la ville, à huit kilomètres du port.
Au huitième jour d'une offensive pour laquelle aucune perspective de trêve n'est en vue, elles ont annoncé l'avoir "complètement +nettoyé+" de la présence des rebelles.
"Il est sous le contrôle" total des troupes progouvernementales, a annoncé Abdel Salam al Shehi, commandant des forces de la coalition pour la côte ouest du Yémen, dans une vidéo postée par WAM, l'agence officielle des Emirats.
"Aujourd'hui, l'aéroport de Hodeida a été libéré grâce aux +Brigades des Géants+ et au soutien de la coalition", a dit ce commandant émirati, en affirmant que les rebelles avaient perdu "des centaines" des leurs.
"Brigade des géants"
Une source militaire yéménite a confirmé à l'AFP la reprise de l'aéroport, ajoutant que les combats se déroulaient à présent sur l'artère menant au port de Hodeida.
Les rebelles se sont repliés vers des quartiers du sud et de l'ouest de cette cité de 600.000 habitants, a-t-il ajouté.
Les Emirats, un pilier d'une coalition militaire dirigée par le royaume saoudien, pilote l'offensive sur Hodeida qui réunit des forces hétéroclites yéménites.
Les "Brigades des Géants" sont ainsi une ancienne unité d'élite de l'armée yéménite remise sur pied par les Emirats et renforcée par des milliers de combattants du sud du Yémen.
La "Résistance nationale" réunit des partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh -tué en décembre par ses ex-alliés Houthis-, sous le commandement de Tarek Saleh, neveu du chef de l'Etat assassiné.
La troisième force, appelée la "Résistance de Tihama", est formée de militaires restés fidèles au gouvernement.
Hodeida, ville du littoral de la mer Rouge, est le principal point d'entrée des importations et de l'aide humanitaire au Yémen, pays pauvre et en guerre depuis 2015.
Le Yémen dépend des importations pour 90% de sa nourriture, et 70% de ces importations passent par Hodeida.
La coalition affirme que Hodeida est aussi un point de départ pour des attaques rebelles contre des navires et le lieu par lequel l'Iran livrerait des armes aux Houthis, ce que Téhéran dément.
"En juillet"
Nombre d'habitants de Hodeida avaient espéré que la visite le week-end dernier à Sanaa de l'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, permette de déboucher sur un règlement politique ou une trêve.
Mais le responsable a quitté mardi Sanaa, la capitale yéménite tenue par les rebelles Houthis, au terme d'une visite de trois jours sans faire la moindre déclaration, après s'être heurté à l'intransigeance des belligérants.
Dejà, environ 32.000 personnes ont quitté leurs maisons dans toute la province de Hodeida depuis le 1er juin, dont environ 3.000 dans la ville même, selon l'ONU.
Lors d'une réunion à huis clos avec les 15 membres du Conseil de sécurité, M. Griffiths a cependant dit espérer une reprise "en juillet" des négociations, selon des sources diplomatiques.
Les négociations entre le gouvernement yéménite, réfugié dans le sud du pays, et les rebelles Houthis sont interrompues depuis deux ans.
Dans ce conflit qui a fait près de 10.000 morts en plus de trois ans, la bataille de Hodeida est la plus importante depuis une offensive en 2015 qui avait permis aux forces loyalistes de reprendre aux rebelles plusieurs régions du sud dont Aden, deuxième ville du pays et siège actuel du gouvernement.
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