Les demandes d'asile ont augmenté de 26% aux Etats-Unis l'an dernier, à 330.000 au total, affirme l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans ses "Perspectives des migrations internationales", publiées alors que l'administration Trump revendique une fermeté inflexible aux frontières, provoquant un tollé sur la séparation des familles de sans-papiers.
Dans le même temps, l'Allemagne a enregistré une chute de 73% des demandes d'asile par rapport au record de 2016, à 198.000 au total, note le rapport. Viennent ensuite l'Italie (127.000 demandes), la Turquie (124.000) et la France (91.000).
Au total, les pays de l'OCDE ont reçu 1,64 million de demandes en 2017, une "baisse sensible" par rapport à l'année précédente (1,23 million), selon l'organisation, qui précise qu'il faut ajouter à ces chiffres les 550.000 Syriens installés en Turquie sans avoir à demander l'asile.
"Nous nous éloignons du pic de la crise des réfugiés" où le défi était l'aide d'urgence, pour entrer dans une "phase complexe" où l'intégration est la priorité, affirme dans son introduction Stefano Scarpetta, directeur des affaires sociales à l'OCDE.
Or, cela ne va pas sans "défis", note-t-il, car "la crise des réfugiés a accru les préoccupations de l'opinion publique quant aux avantages supposés des migrations".
Pour la première fois, l'OCDE tente d'évaluer les conséquences sur l'emploi de ces arrivées de réfugiés, en rappelant que les études antérieures ont conclu à un effet "modeste" à long terme sur le marché du travail.
Mais, à court terme, la population active pourrait progresser "de 0,4% d'ici décembre 2020". En Allemagne le nombre de chômeurs pourrait "augmenter d'environ 6%", et dans certains pays "où l'afflux de réfugiés est important" (Suède, Allemagne, Autriche) l'impact sera "plus marqué" pour les catégories en concurrence avec les réfugiés sur le marché de l'emploi, notamment les hommes au niveau de formation faible.
"Même si ce sous-groupe de population est relativement restreint, une nouvelle détérioration de ses résultats sur le marché de l'emploi, liée à la concurrence avec les réfugiés (...), pourrait entraîner une forte dégradation de l'opinion publique relative à l'impact moyen des réfugiés sur l'économie", avertit l'OCDE.
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