"Nous maintenons notre prévision de croissance à 1,8%. On ne va pas ajuster la croissance tous les trois mois en fonction des événements", a déclaré sur France Info M. Le Maire, interrogé sur les chiffres publiés mardi par l'Insee.
Selon l'institut national de la statistique, la hausse du produit intérieur brut (PIB) devrait nettement ralentir cette année, pour atteindre 1,7% fin 2018, loin derrière les 2,3% enregistrés en décembre pour 2017.
"Nous ne sommes pas loin de la prévision de l'Insee", a jugé Bruno Le Maire sur France Info. "La croissance française reste solide et je suis confiant là-dessus", a-t-il poursuivi, estimant qu'il n'y avait pas de "retournement de cycle".
Dans son projet de loi de finances, voté en décembre, Bercy avait prévu 1,7% de croissance pour 2018. Mais ce chiffre avait été relevé à 2% dans le cadre du programme de stabilité ("PSTAB") envoyé fin avril à Bruxelles, considéré comme la dernière prévision officielle du gouvernement.
"Le ciel s'est un peu voilé, mais le temps reste assez beau", a estimé mercredi sur France Inter François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui a abaissé récemment de 1,9% à 1,8% sa propre prévision de croissance pour 2018.
"La croissance a été exceptionnellement forte en France en 2017, parce qu'il y a eu un phénomène de rattrapage après plusieurs années de crise, et qui n'était pas soutenable à ce rythme", a-t-il ajouté
Le ralentissement économique, particulièrement marqué au premier trimestre (0,2% de croissance après +0,7% au trimestre précédent), pourrait compliquer les objectifs budgétaires du gouvernement en faisant chuter les recettes fiscales, fortement dépendantes du niveau d'activité.
"Nous ne prévoyons pas avec Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics, ndlr) d'économies supplémentaires", a toutefois assuré sur France Info Bruno Le Maire. "Il y a une trajectoire budgétaire, il faut seulement la tenir", a-t-il ajouté.
Dans son programme de stabilité budgétaire, le gouvernement a prévu un déficit public de 2,3% du PIB cette année. Un objectif jugé désormais optimiste par la Banque de France, qui anticipe de son côté un déficit à 2,5%.
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