Ce Français de 33 ans, qui était incarcéré en France, avait brièvement pris en charge Salah Abdeslam au retour de ce dernier à Bruxelles le 14 novembre, au lendemain des attentats qui avaient fait 130 morts.
Mais ses avocats plaidaient son innocence et, lors d'une confrontation en mars avec Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre, ce dernier était sorti de son silence pour le mettre hors de cause.
Les éléments du dossier ont conduit les juges à considérer que le maintien en détention n'était plus indispensable et Oulkadi a donc été autorisé par la justice française à regagner la capitale belge, où il résidait avant son arrestation le 22 novembre 2015. Il est par ailleurs inculpé dans le volet belge de l'enquête.
Dans le cadre de son contrôle judiciaire, il a "interdiction de quitter la Belgique, interdiction de s'absenter de son domicile entre certaines heures, interdiction de fréquenter certains lieux et obligation de pointer à la police de son lieu de domicile", a précisé le parquet de Paris.
Il doit aussi "justifier d'une activité" et ne peut "entrer en contact avec un certain nombre d'individus", ni "détenir une arme", a-t-on ajouté de même source.
Après la confrontation début mars au cours de laquelle Oulkadi avait été "innocenté" par Abdeslam, d'après ses défenseurs, son avocate française Me Marie Dosé avait annoncé le dépôt "dans les meilleurs délais" d'une demande de remise en liberté.
Celle-ci a donc été entérinée par la justice française après que le parquet fédéral belge eut "établi les conditions" du contrôle judiciaire à Bruxelles, ont expliqué mardi le parquet fédéral et l'avocat belge d'Oulkadi, Me Didier De Quévy. "Il n'a pas le profil de ce qu'on lui reproche", a déclaré à l'AFP l'avocat.
Au lendemain des attentats, déposé à Bruxelles par deux amis, Mohamed Amri et Hamza Attou, venus de Belgique le récupérer en région parisienne, Salah Abdeslam avait retrouvé Ali Oulkadi, un proche de son frère Brahim, dans un café de la capitale belge.
Les enquêteurs cherchaient à savoir si Ali Oulkadi pouvait ignorer la préparation des attaques, son ADN mêlé à celui de Salah Abdeslam ayant été retrouvé sur une fourchette dans l'un des caches de la cellule franco-belge, à Schaerbeek, utilisée pour la confection des ceintures explosives des commandos.
Mais lors de la confrontation, Salah Abdeslam avait affirmé qu'Ali Oulkadi n'était jamais entré dans cet appartement, d'après une source proche du dossier. Le 14 novembre 2015, "il ne pouvait pas savoir que j'étais l'ennemi numéro un", a-t-il ajouté, selon cette source.
Dans l'enquête en cours, il s'agit de la deuxième remise en liberté prononcée par la justice après celle de Hamza Attou, le 14 mai. Au total, douze hommes sont poursuivis dans le dossier instruit à Paris et au moins trois autres font l'objet d'un mandat d'arrêt.
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