Il s'est dit attristé par le sort de ces enfants, automatiquement séparés de parents que l'administration Trump a choisi de systématiquement incarcérer pour avoir franchi la frontière illégalement.
Mais le président américain a de nouveau rejeté la responsabilité de cette situation sur les démocrates qui empêchent, selon lui, toute avancée sur une réforme migratoire, alors même que les républicains détiennent la majorité au Congrès.
"Ce qui arrive est tellement triste, tellement triste. Et cela pourrait être réglé rapidement, magnifiquemen, et nous serions en sécurité", a déclaré Donald Trump.
"Les Etats-Unis ne deviendront pas un camp pour migrants et ne deviendront pas un centre de rétention pour réfugiés", a promis le président. "Nous sommes coincés avec ces lois horribles".
Pour illustrer son propos, il a agité le spectre de la crise migratoire en Europe, n'hésitant pas à prendre parti contre la chancelière allemande Angela Merkel dans la crise politique qui menace sa coalition.
"Inadmissible"
Près de 2.000 enfants ont été séparés de leurs parents dans les six semaines ayant suivi la mise en oeuvre d'une politique de "tolérance zéro" sur l'immigration clandestine, mi-avril, d'après les chiffres officiels de l'administration Trump. Des centaines sont hébergés, avec d'autres mineurs arrivés seuls à la frontière, dans de grands centres près de la frontière avec le Mexique.
"J'ai vu des tonnes d'enfants massés ensemble dans de grands enclos grillagés, séparés de leurs mamans et de leurs papas", a témoigné un sénateur démocrate, Chris Van Hollen, après avoir visité un centre dimanche au Texas. D'autres élus étaient attendus lundi.
Rarissime intervention dans un sujet politique brûlant, la Première dame Melania Trump a dit dimanche "détester voir des enfants séparés de leur famille". Si elle reprend dans sa déclaration l'argument de son époux rejetant la responsabilité sur la paralysie au Congrès, cette intervention exceptionnelle témoigne du malaise au sein-même de la Maison Blanche.
L'ex-Première dame Laura Bush a elle aussi rompu sa traditionnelle discrétion avec des mots forts, en dénonçant une politique "cruelle".
L'ONU a décrié une politique "inadmissible". "Les enfants ne doivent pas être traumatisés en étant séparés de leurs parents", a réaffirmé lundi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Levier pour une réforme
Pour l'administration Trump, l'équation est pourtant simple: plus question de relâcher des sans-papiers parce qu'ils ont été interpellés en compagnie de mineurs qui ne peuvent être détenus avec eux, dans l'attente de leur hypothétique retour devant le juge, comme c'était la pratique sous le démocrate Barack Obama.
Tous les clandestins surpris du côté américain de la frontière sont donc désormais poursuivis et écroués, martèle l'administration Trump, et leurs enfants doivent être hébergés de leur côté.
Sans détour, plusieurs hauts responsables de la Maison Blanche ont aussi affiché clairement l'argument de la dissuasion des candidats à l'immigration illégale.
"Nous ne pouvons pas et n'allons pas encourager les gens à amener des enfants en leur donnant une vaste immunité face à nos lois", a encore déclaré lundi le ministre de la Justice Jeff Sessions.
Et le bras de fer semble désormais clairement destiné à pousser une réforme de l'immigration qui patine depuis des mois au Congrès. Certains républicains modérés et des démocrates avaient accepté cet hiver de financer un mur à la frontière mexicaine en échange de la régularisation de centaines de milliers de jeunes arrivés mineurs aux Etats-Unis, mais la volonté de Donald Trump d'inclure une limite à l'immigration légale avait fait capoter cette loi. Et bloque pour l'instant toute avancée.
Le président pourrait rencontrer les républicains au Congrès mardi, selon le Wall Street Journal.
"Si nous construisons le mur, si nous passons une loi pour mettre un terme au non-droit, nous n'aurons plus à faire face à ces choix terribles", a argumenté Jeff Sessions en visite à La Nouvelle-Orléans où quelques manifestants s'étaient rassemblés lundi.
Mais l'idée que la Maison Blanche utilise ces enfants pour faire avancer le débat sur l'immigration indigne jusque dans les rangs républicains.
"Les enfants ne devraient pas être utilisés comme un outil de négociation", a jugé Jeb Bush, ex-rival de l'homme d'affaires lors des primaires républicaines en 2016.
"Certains dans l'administration ont décidé que cette politique cruelle renforçait leur pouvoir d'influence" au Congrès, a souligné sur Facebook un sénateur républicain, Ben Sasse. "C'est inacceptable. Les Américains ne prennent pas les enfants en otage. Point".
elc/vog
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