A droite, les bons ou mauvais mots sont de sortie. "L'auteur de la loi sur la fin de vie (Jean Leonetti) à la place V. Calmels limogée, un choix assez lucide pour LR", a tweeté Xavier Chinaud, l'un des conseillers du Premier ministre Edouard Philippe, ex-membre des Républicains.
Chez LR, les dirigeants ont aussi la dent dure, mais avec Virginie Calmels. Son limogeage dimanche soir par Laurent Wauquiez? Un "épisode dérisoire" qui "n'empêchera pas la droite de se refonder", a déclaré au Figaro le numéro trois Guillaume Peltier, en opposition notoire avec elle.
"On ne peut pas garder une numéro deux qui joue contre son camp", a estimé l'une des porte-parole, Lydia Guirous. Et Virginie Calmels "n'avait pas particulièrement fédéré lors de son passage", a renchéri sa collègue, Laurence Sailliet.
Par un communiqué laconique qui ne la mentionne pas même nommément, Laurent Wauquiez s'est séparé de sa vice-présidente déléguée Virginie Calmels, qui l'avait rejoint l'été dernier lors de sa campagne pour la présidence du parti. Un épilogue de deux semaines de conflit ouvert avec les critiques sur le "dysfonctionnement" du management du patron de LR formulées par l'adjointe bordelaise d'Alain Juppé.
Selon les statuts du parti, la décision de nommer un nouveau vice-président délégué doit être soumise à l'approbation du Conseil national, justement présidé par l'ancien ministre et actuel maire d'Antibes (Alpes-Maritimes).
Ce point devrait être à l'ordre du jour du Conseil national le 30 juin à Menton, selon l'entourage de M. Wauquiez. Mais "il n'y a aucun sujet" car le Conseil, "composé des plus endurcis", est "acquis à Wauquiez", estime-t-on tant au sommet du parti que dans l'entourage de Valérie Pécresse.
Centriste respecté, M. Leonetti, qui avait succédé en 2011 à Laurent Wauquiez au poste de ministre délégué aux Affaires européennes, se retrouve ainsi vice-président délégué, président du Conseil national, également président du "Conseil des sensibilités" récemment créé, et son nom circule même pour conduire la liste LR aux élections européennes l'an prochain.
Pécresse réunit ses cadres dimanche
Pressé par un nombre grandissant de responsables ou dirigeants de LR de conduire lui-même la liste, Laurent Wauquiez a de nouveau opposé une fin de non-recevoir. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes "ne sera pas tête de liste", "c'est ferme et définitif", a réaffirmé lundi Laurence Sailliet.
Une telle décision ferait "pourtant du sens", a estimé lundi matin Valérie Pécresse, rivale de M. Wauquiez, qui présentait les propositions pour l'Europe de son mouvement, "Libres!".
"Je me suis inquiétée il y a six mois du rétrécissement de notre famille politique, c'est un danger, une menace pour la droite française, et ce danger, cette menace, existe depuis six mois", a jugé la présidente de la région Ile-de-France, qui ne s'était pas présentée face à M. Wauquiez lors de la campagne interne pour la présidence de LR.
"Je ne pense pas qu'on rétrécisse la droite en nommant vice-président une personnalité venant du centre", a rétorqué Laurence Sailliet.
Valérie Pécresse, dont le mouvement est devenu associé à LR en janvier lors d'un Conseil national houleux, réunira les cadres de son mouvement dimanche près d'Orléans. Libres!, ouvert tant aux adhérents qu'aux non-adhérents de LR, revendique un millier d'élus.
Laurent Wauquiez, de son côté, prononcera un discours lundi soir à Lyon devant Sens Commun, émanation de la Manif pour tous au sein du parti. Il sera mercredi en Indre-et-Loire pour un déplacement consacré au thème de l'agriculture.
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