Pire, la Mannschaft s'est compliqué la tâche d'entrée: en finissant 2e de sa poule, elle pourrait hériter d'un Brésil qui terminerait premier de la sienne en 8e de finale...
Contre une "Tri" bien en place et portée par les milliers de supporters bouillants qui ont mis l'ambiance depuis plusieurs jours dans les rues de Moscou, les Allemands ont confirmé les faiblesses entrevues lors de leurs derniers matches de préparation: une équipe mal équilibrée laissant trop souvent ses défenseurs en position de un contre un et des attaquants impuissants à concrétiser les occasions qu'ils se créent.
Dans le couloir des vestiaires avant les hymnes, les visages des Allemands étaient anormalement tendus. On pouvait y lire, au choix, de la détermination, ou alors le doute qui assaillait cette équipe depuis quelques jours, après ses dernières sorties médiocres et les tensions liées à l'affaire des "Turcs" Gündogan et Özil.
Pour cette entrée en matière, le sélectionneur Joachim Löw avait pourtant misé sur l'expérience, en alignant dans le onze de départ huit des héros de 2014. Seuls les latéraux Kimmich et Plattenhardt, remplaçant au dernier moment de Jonas Hector grippé, et l'avant-centre Timo Werner n'étaient pas de l'aventure brésilienne.
"Les attaquants mexicains sont rapides, mobiles et techniques. Notre grand défi sera de les museler", avait annoncé Löw.
L'analyse était bonne mais les champions du monde n'ont pas trouvé la recette.
- "Contre-attaques fulgurantes" -
D'entrée de jeu, les Mexicains tentent crânement leur chance, sans aucun complexe, bousculant une défense trop lente et pas toujours bien en place. Vela, Layun, Lozano et "Chicharito" Hernandez en pointe jouent chaque contre-attaque à 100 à l'heure et combinent avec gourmandise entre les lignes allemandes.
La veille du match, le sélectionneur colombien du Mexique avait annoncé le programme: "Notre rêve de gagner est plus grand que le respect pour l'Allemagne, cela a été notre devise cette semaine, il faut jouer pour l'amour de la victoire et non pas avec la peur de perdre".
Le message est passé. Et ce que l'on sentait arriver arriva. A la 35e minute, les Mexicains chipent un ballon au milieu de terrain et jouent la transition à la vitesse de l'éclair. Hirving Lozano hérite du ballon dans le surface, efface le malheureux Özil qui avait suppléé Kimmich parti sabre au clair à l'attaque et trompe Neuer d'un tir sec et placé. Sensation !
Les champions du monde ne restent évidemment pas les bras croisés. Et la deuxième période est une alternance de déferlantes allemandes sur le but d'Ochoa, et de contre-attaques fulgurantes qui font passer des frissons d'horreur dans le dos des supporteurs de la Mannschaft.
Mais ni les uns ni les autres ne trouvent l'ouverture et les Mexicains peuvent jubiler au coup de sifflet final.
S'ils veulent aller loin dans ce Mondial, les Allemands devront régler aussi leurs problèmes offensifs. Le jeune Timo Werner, annoncé comme un futur grand buteur outre-Rhin, a été bien muselé par les défenseurs mexicains et n'a pas pu - ou su - profiter des rares ballons dangereux qui lui ont été offerts.
L'Allemagne, qui avait gagné ses matches inauguraux lors des sept derniers Mondiaux, devra rapidement digérer la désillusion avant d'affronter la Suède et la Corée du Sud, les deux autres équipes du groupe F, qui restent théoriquement à sa portée.
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