Les protestations ciblaient essentiellement l'ancien PDG du groupe, Georges Plassat, parti à la retraite en juillet 2017 avec plus de 13 millions d'euros, une somme "dépourvue de toute exemplarité" selon la CFDT et qualifiée de "déconnectée" des résultats, en berne, du distributeur.
Devant l'émotion suscitée, M. Bompard a annoncé qu'il allait faire des propositions au conseil d'administration concernant son indemnité de départ, versée au terme de son mandat, qui court jusqu'au 31 décembre 2020, afin qu'elle ne "fasse pas débat".
Il a également demandé à ce que son intéressement comprenne une part importante en actions, et non en cash. Quant à sa rémunération variable, il a demandé à ce qu'elle tienne compte du free cash-flow (flux de trésorerie disponible) dégagé par l'entreprise, une résolution votée à 75%.
Avant l'ouverture de l'AG à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), une petite centaine de manifestants s'étaient rassemblés à l'appel de la CGT pour protester contre la fermeture des 243 ex-magasins Dia, liquidés "sans état d'âme", et apporter leur soutien aux 2.100 salariés concernés, "bradés et "sacrifiés" selon le syndicat.
"Le mépris de Carrefour n'a aucune limite, les actionnaires viennent en Seine-Saint-Denis se partager le magot", proclamaient plusieurs pancartes aux couleurs du PCF.
A l'intérieur, l'habituelle ambiance feutrée des assemblées générales s'est transformée, au fur et à mesure de l'avancée de la réunion, en un concert de sifflets, voire de protestations, venus de plusieurs dizaines d'actionnaires-salariés, portant chasubles et casquettes orange aux couleurs de la CFDT.
"On est en pertes ! Les objectifs ne sont pas atteints !" lancent-ils depuis les travées, criant et huant face aux explications de la direction de Carrefour concernant la rémunération de l'ancien PDG, finalement votée à 68%.
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