Trente ans après, l'affaire avait été relancée en 2017 après un prélèvement d'ADN d'un des frères dans une autre affaire et qui a permis d'identifier les parents. Les enquêteurs les ont interpellés mardi en région parisienne.
Les parents ont été placés en garde à vue pour meurtre, recel de cadavre, violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans. Ils devraient être présentés à un juge au tribunal de grande instance de Blois dans la journée.
Les enquêteurs ont recoupé les données de la caisse d'allocations familiales pour déterminer qu'un enfant du couple n'était plus recensé.
Le 11 août 1987, le petit cadavre mutilé avait été découvert en bordure de l'autoroute Paris-Tours par deux employés de la société Cofiroute. Les expertises avaient révélé que son corps portait des traces de brûlures dues à un fer à repasser et que les cicatrices et plaies de morsures humaines avaient été provoquées par une petite mâchoire qui pouvait être celle d'une femme.
Le juge d'instruction de Blois, chargé à l'époque du dossier, avait précisé qu'il s'agissait "pratiquement d'un cas d'anthropophagie avec prélèvement de chair".
La gendarmerie avait, à cette occasion, lancé la plus grande diffusion judiciaire jamais entreprise en France. Près de 65.000 écoles avaient été visitées à la rentrée scolaire, et 6.000 médecins ou assistantes maternelles avaient été rencontrés pour essayer de donner un nom à cette jeune victime.
Le signalement de la fillette avait été diffusé dans plus de 30 pays et sa photographie placardée dans tous les endroits publics. Elle mesurait 0,95 mètre, avait les cheveux bruns bouclés et les yeux marron foncé.
En 1997, le procureur de l'époque Etienne Daures avait "bon espoir de pouvoir donner un nom" à cette fillette enterrée anonymement au cimetière de Suèvres (Loir-et-Cher) proche des lieux de la découverte du corps.
La tombe de la fillette était régulièrement fleurie par les habitants de la commune où elle repose. Sur le monument funéraire est gravée une simple inscription: "Ici repose un ange".
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