La compétition reine du sport roi dans le monde revient donc aux Etats-Unis après celle de 1994. Le Mexique, lui, avait eu deux fois cette joie en 1970 et 1986, cette dernière édition étant marquée par la fameuse "main de Dieu" de Maradona.
"Les Etats-Unis, avec le Mexique et le Canada, viennent d'avoir la Coupe du monde. Félicitations - On a beaucoup travaillé pour ça", a salué le président américain Donald Trump sur Twitter.
Reste à voir son attitude dans les huit ans à venir: Donald Trump s'en est pris très violemment récemment au Premier ministre canadien Justin Trudeau qu'il a qualifié de "malhonnête et faible" alors que les désaccords sur le commerce plombent la relation entre les deux pays. Et le président américain s'en prend également régulièrement au Mexique sur le commerce et sur l'immigration...
Mais pour l'instant, le trio vainqueur est tout à sa joie. "C'est beaucoup d'émotions pour nous aujourd'hui. Au nom de la candidature américaine, je vous remercie pour cet incroyable honneur", a dit, ému aux larmes, le président Fédération américaine Carlos Cordeiro à la tribune à Moscou.
Revanche US pour 2022
"Nous voulons aussi (rendre hommage) à l'administration de la Fifa, au président Infantino, à la task force qui a travaillé si dur dans ce processus. Mais aussi à nos amis du Maroc: au bout du compte, nous sommes tous unis par le football, c'est aussi ça l'esprit du Mondial", a-t-il poursuivi. Infantino est considéré comme un ardent soutien du trio nord-américain, appelé "United 2026", car ces fédérations l'avaient appuyé pour prendre la suite du controversé Sepp Blatter.
"Au nom de la Fédération marocaine de football, je tiens à féliciter mes collègues de la Fédération des Etats-Unis, du Mexique, et du Canada", a réagi de son côté Fouzi Lekjaa, président de la Fédération marocaine.
Le vote fut sans appel: 134 pour Etats-Unis/Canada/Mexique, 65 pour Maroc, 1 vote pour aucun candidat. Il y a 211 fédérations affiliées à la Fifa, mais le Ghana a été suspendu, les pays concernés ne pouvaient voter, ni trois associations liées aux USA (Guam, Iles Vierges et Porto Rico).
Jamais un tel vote n'avait été aussi indécis, car c'était la première fois que le scrutin était ouvert à autant de votants. Auparavant, c'était non pas le Congrès de l'instance mais son comité exécutif -- soit une vingtaine de personnes --, devenu depuis Conseil de la Fifa, qui attribuait les Mondiaux.
Cette réforme était vue comme un moyen de dissiper l'odeur de souffre qui avait entouré les dernières attributions de l'ère Blatter. Pour rappel, la désignation de la Russie pour le Mondial-2018 et du Qatar pour 2022 le même jour en 2010 avait soulevé une vague de polémiques et de soupçons. Les USA, candidats malheureux pour 2022, tiennent leur revanche.
"Mérites" contre "géopolitique"
La candidature du Maroc n'aura pas résisté aux critères définis (infrastructures, hébergement, transports, budget...) par les experts de la Fifa. Verdict: le dossier du Maroc "a obtenu une note globale de 2,7 sur 5" contre "4 sur 5" pour le trio Etats-Unis/Canada/Mexique, avait-t-on appris auprès d'une source proche du dossier marocain.
Déjà quatre fois candidat malheureux à l'organisation du Mondial (1994, 1998, 2006 et 2010), le Royaume a donc échoué une cinquième fois et n'a pu devenir le second pays du continent africain, après l'Afrique du Sud en 2010, à accueillir l'un des événements les plus importants de la planète. Pour beaucoup d'observateurs, un Mondial à 48 équipes (contre 32 actuellement) semblait trop gros pour le Maroc.
D'autant que le trio États-Unis/Mexique/Canada a promis "la Coupe du monde la plus lucrative de l'histoire" avec 14 milliards de dollars de recettes, contre un "net pour la Fifa de 5 milliards de dollars" du côté marocain.
United 2026 avait cependant peur d'une chose: que le vote de mercredi ne tourne au referendum "pour ou contre Donald Trump". Le président des États-Unis avait scandalisé la planète foot en lançant sur Twitter des menaces à peine voilées à ceux qui ne soutiendraient pas la candidature United 2026. Ce qui avait poussé Carlos Cordeiro à appeler les votants à juger sur les "mérites" et non sur la "géopolitique".
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