"Il y a eu des points d'avancée, des points de déception et des engagements à travailler plus", a expliqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, qui a appelé à la levée des blocages avec le patron des JA, Jérémy Decerle, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une nuit de négociation au ministère de l'Agriculture.
Les agriculteurs ont lancé leur mouvement dimanche soir pour protester contre l'importation de produits agricoles, et plus particulièrement de l'huile de palme, qui ne respectent pas, selon eux, les normes françaises et européennes.
Jusqu'à 18 sites ont été bloqués et mercredi matin, Jérémy Decerle demandait aux agriculteurs de "quitter les sites de manière organisée pour ne pas que ça parte dans la dégradation ou les colères vives".
Mercredi matin, tout se déroulait sans heurts et il n'y a pas eu à se stade de recours à la force publique.
Les deux dépôts du port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ont été évacués dans le calme, en présence des CRS, selon la FRSEA et la préfecture. A Coignières (Yvelines) et dans le reste de l'Ile-de-France, les barrages ont tenu, mais ils vont être levés suite à la décision nationale. L'accès au site est en train d'être rétabli "paisiblement", a-t-on indiqué à la préfecture des Yvelines.
Des agriculteurs qui bloquaient l'entrée du port fluvial Edouard Herriot à Lyon ont également levé leur barrage en présence des CRS, mais dans le calme, selon la Préfecture.
En fin de matinée, les blocages n'étaient en revanche pas levés à Saint-Jean de Braye (Loiret) et Donges (Loire-Atlantique).
Une vingtaine d'agriculteurs de Côte-d'Or bloquaient également depuis six heures deux dépôts pétroliers du département: l'un appartenant aux Raffineries du Midi à Dijon et l'autre à Total à Longvic, avec des tracteurs et des bennes, selon le président de la FDSEA Fabrice Faivre.
"Les camions venaient ici pour alimenter Paris et Lyon", a-t-il dénoncé. Le blocage durera "au moins jusqu'à midi", a-t-il ajouté.
Suspension
La FNSEA et les JA ont accepté de lever les blocages après que les engagements du gouvernement ont été mis sur papier, dans une lettre dont ils attendent maintenant la signature.
Le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey a d'ailleurs souligné que ce n'était qu'une "suspension" des blocages. "Si dans les jours qui viennent nous n'avons pas de concrétisation par rapport à l'engagement du ministre de l'agriculture, nous serons mobilisés sur toute forme d'action sur notre territoire", a-t-il insisté.
"Tout ne s'arrête pas aujourd'hui, on continue à travailler, mais l'affirmation que nous attendions c'est la reconnaissance des distorsions" de concurrence, a ajouté Mme Lambert.
Les agriculteurs ont obtenu "des éléments écrits sur le pourquoi de ces distorsions" et des éléments sur "des accords scélérats qui se multiplient", ainsi que des garanties d'un étiquetage sur plus de produits "qui informe et protège les consommateurs", a indiqué Mme Lambert.
Un comité de rénovation des normes en agriculture se réunira le 13 juillet prochain.
Pour Mme Lambert, "le sujet de déception c'est que nous n'avons pas obtenu d'allégement du coût du travail pour les travailleurs saisonniers".
"Sur un certain nombre de points, nous ne sommes pas parvenus à nous mettre d'accord, mais sur la question des engagements internationaux, sur la question des normes, sur la question du travail que nous faisons pour défendre nos filières, nous sommes au rendez-vous", a pour sa part assuré Stéphane Travert dans la nuit.
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