Dans ce "discours stratégique", il veut "redonner de la cohérence" à son approche sociale, selon l'Elysée, après le début de cacophonie dans son gouvernement sur une réforme des aides sociales.
Les maîtres-mots du chef de l'Etat mercredi devraient être l'"efficacité" des aides et la "responsabilité" des aidés.
Dans un visible souci pédagogique, il expose sa philosophie en un langage familier, dans une vidéo postée mardi soir par sa conseillère en communication Sibeth Ndiaye, qui le filme en train de peaufiner son discours de mercredi.
"On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens ne s'en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s'en sortir. Par l'éducation...", s'enflamme-t-il.
"Je vais faire un constat qui est de dire : on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif" (...). "Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu'ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé c'est pareil", explique-t-il.
L'Elysée a cité l'exemple du RSA dont "la moitié des allocataires n'ont pas d'accompagnement vers l'emploi". Ce qui ne rentre pas dans la logique d'efficacité érigée en boussole.
Toutes les aides sociales, aux particuliers comme aux entreprises, sont passées en revue sous ce prisme, poussant les ministres concernés à afficher ces dernières semaines des points de vue contradictoires.
Celui de l'Economie, Bruno Le Maire, a dégainé le premier en jugeant "légitime de réduire la politique sociale sur l'emploi". Son collègue des comptes publics, Gérald Darmanin, a renchéri en estimant qu'il y avait "trop" d'aides sociales, dénonçant au passage certaines "trappes à inactivité".
"Pas question de faire des économies sur le dos des pauvres", a répliqué la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui sera aux côtés de M. Macron mercredi.
Rien n'est encore tranché : beaucoup d'arbitrages doivent encore être rendus, en vue notamment du plan pauvreté qui doit être présenté en juillet.
"Pas un tournant social"
L'exécutif sait qu'il dispose de "marges de manoeuvre" budgétaires pour les années à venir, grâce au retour à l'équilibre plus rapide que prévu des comptes de la Sécurité sociale.
Mais le gouvernement n'entend pas délier trop vite les cordons de la bourse, M. Darmanin affirmant qu'"il n'y a pas de cagnotte".
D'où la prudence de l'Elysée, qui assure que le discours de Montpellier ne sera "pas un tournant social, mais un approfondissement".
M. Macron ne devrait aussi qu'esquisser la transformation du système de santé lancée en février, sans préciser le plan hôpital annoncé pour juillet.
Le vieillissement et la dépendance, qui doit également faire l'objet d'une réforme, seront aussi abordés, en particulier par le prisme de la solidarité familiale et du statut des aidants.
Le chef de l'Etat ne vient toutefois pas au congrès de la Mutualité les mains vides. Il pourra en effet y annoncer la concrétisation du "reste à charge zéro", une promesse de campagne.
Cette réforme permettra aux 95% de Français couverts par une complémentaire santé d'accéder à des prothèses dentaires ou auditives et à des lunettes intégralement remboursées à partir de 2020.
Après l'accord trouvé fin mai entre les dentistes et l'Assurance maladie, Mme Buzyn signera à Montpellier les textes concernant les secteurs de l'optique et de l'audioprothèse.
Les frais avancés par les assurés seront à terme allégés de plusieurs centaines de millions d'euros, grâce à des baisses de prix qui pèseront sur les professionnels de santé et à des remboursements plus importants de la Sécu et des complémentaires, priées de ne pas faire flamber leurs cotisations.
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