Peu avant 20H00, les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont donné l'assaut dans un immeuble d'une rue animée du Xe arrondissement, où cet homme né au Maroc retenait depuis 16H00 les otages.
Connu pour de la "petite délinquance", il n'est pas fiché pour radicalisation islamiste, a indiqué mardi soir le ministre de l'Intérieur. Gérard Collomb a décrit un "individu plutôt déboussolé psychologiquement parce qu'il faisait référence à des tas de sujets totalement différents".
L'homme a été "légèrement blessé" lors de son interpellation, selon une source proche du dossier, et placé en garde à vue. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour enlèvement et séquestration, violences avec arme, détention d'arme, menace de crime ou de délit, tentative d'homicide volontaire et le 2e district de police judiciaire a été saisi de l'enquête.
L'homme était retranché dans un local d'une entreprise au fond d'une cour de la rue des Petites écuries, connue pour ses bars et restaurants. En pénétrant dans le local après avoir entamé des négociations, les policiers ont repéré la présence d'essence et n'ont pas utilisé leurs armes, selon une source proche de l'enquête.
Le forcené tenait un couteau sous la gorge d'une femme prise en otage, qui était aspergée d'essence et la BRI a réussi à le maîtriser sans que la femme soit blessée, selon cette même source. L'autre personne retenue, un homme, avait été menotté, selon une autre source.
Un homme avait réussi à s'échapper avant que la BRI n'arrive sur place. Il a été légèrement blessé au cours d'un échange de coups, a précisé à l'AFP une source policière. Le preneur d'otage était resté à l'intérieur avec deux autres personnes.
Enfants confinés
"Il pourrait s'agir d'un déséquilibré aux motivations encore floues", avait expliqué une source policière. Le forcené a "tenu des propos pas très compréhensibles évoquant l'ambassade d'Iran puis le gouvernement", selon une autre source policière.
Un périmètre important de sécurité, rapidement mis en place, n'était toujours pas levé vers 21H00, a constaté un journaliste de l'AFP.
Un père de famille attendait toujours derrière ce périmètre de pouvoir récupérer sa fille dans une crèche d'une rue proche des lieux. "La crèche m'a appelé alors que j'étais au travail, je n'étais pas au courant de la prise d'otages. La responsable m'a dit que les enfants étaient confinés, que tout allait bien; sa voix était calme, ça m'a rassuré", a-t-il déclaré à l'AFP.
En fin d'après-midi, des parents venus chercher leurs enfants dans une crèche située dans la rue des Petites écuries avaient pour leur part été autorisés à entrer dans le périmètre.
Interrogée par l'AFP, une mère de famille vivant dans le quartier se disait "définitivement rassurée qu'une fois rentrée chez moi".
Au moment de cette prise d'otages, le préfet de police Michel Delpuech recevait une délégation de représentant étrangers des différentes métropoles touchées par le terrorisme. Ces responsables policiers de New York, Londres, Milan ou encore Sydney assistaient à une démonstration de la BRI dans la cour de la préfecture.
La France vit sous une constante menace terroriste depuis le début d'une vague d'attentats jihadistes en 2015. Le mois dernier, un Français de 20 ans né en Tchétchénie avait attaqué au couteau des passants dans le quartier parisien de l'Opéra, tuant un homme, une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique.
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