Entre Donald Trump le décrivant mardi lors de sa conférence de presse finale comme un homme voulant "faire ce qui est juste" et des passants lui criant "on vous aime", celui qui a plus l'habitude d'être qualifié de "dictateur" a dû être surpris.
Kim Jong-un a lui même multiplié les tentatives inhabituelles d'apparaître sympathique, notamment avec un selfie tout sourire avec le chef de la diplomatie singapourienne.
"Certains disent que Kim est +charmant+ ou +plus sympathique que prévu+, mais ils ne devraient pas se laisser tromper par le sourire de Kim lors de ce show politique", a réagi mardi, interrogé par l'AFP, Choi Jung-Hun, un transfuge nord-coréen installé aujourd'hui à Séoul.
Il appelle la communauté internationale à ne pas occulter "le côté sombre derrière le reality show diplomatique".
"J'avais vraiment espoir que Trump soulève la question des droits de l'homme pendant sa rencontre avec Kim", a-t-il dit, évoquant le sort des "pauvres Nord-Coréens qui croupissent en prison".
Donald Trump a assuré avoir parlé de droits de l'Homme avec Kim Jong-un. Mais il a ignoré la question d'un journaliste sur le sort d'Otto Wambier, un étudiant américain mort après avoir passé plus d'un an en détention en Corée du Nord.
La famille Kim dirige la Corée du Nord d'une main de fer depuis trois générations.
Avant le sommet de mardi, plus de 300 organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch, ont appelé Pyongyang à faire progresser les droits de l'Homme.
Homicides, tortures, enlèvements
Dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme dans le monde pour 2017, le département d'Etat américain a accusé en avril la Corée du Nord de toute une série de violations approuvées par le gouvernement, des homicides extrajudiciaires aux actes de torture, en passant par la répression des dissidents et les enlèvements à l'étranger.
Kim Jong-un est accusé d'être derrière l'exécution de son propre oncle, Jang Song-Thaek, en 2012 pour "trahison" ou encore l'assassinat spectaculaire de son demi-frère, Kim Jong-nam, dans un aéroport de Malaisie en 2017.
"Kim Jong-un est en train d'essayer de gagner une stature internationale d'homme d'Etat, mais ses efforts seront vains s'il continue de présider un pays restant la plus grande prison à ciel ouvert du monde", a réagi Brad Adams, directeur Asie de Human Rights Watch.
HRW rappelle que certaines sanctions imposées à Pyongyang sont liées à ses abus des droits de l'Homme, pas uniquement à son programme nucléaire.
"Ce serait très décevant que la situation catastrophique des droits de l'Homme en Corée du Nord soit complètement occultée en plein dégel des relations diplomatiques", a mis en garde Amnesty, qui parle de "quasi total déni des droits de l'Homme" en Corée du Nord.
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