Le musée des arts et tradition de Martainville valorise ses fonds grâce à cette exposition sur l'enfance. L'exposition, visible jusqu'au 24 février 2019, rassemble jeux anciens, matériels éducatifs, vêtements ou encore objets de communion pour rappeler les étapes majeures de l'enfance de 1800 à 1960 en Normandie.
Le poids de la tradition
L'exposition agencée en diverses thématiques met avant tout l'accent sur les pratiques religieuses avant même la naissance de l'enfant. Elle souligne le poids de la religion catholique mais dévoile aussi bon nombre de croyances et de superstitions comme les prières à Sainte Catherine pour favoriser la montée de lait.
La vie de l'enfant est rythmée par les rites religieux, du baptême effectué quelques jours après la naissance, à la communion qui constituent de véritables rites de passage. Le catéchisme est bien entendu un passage obligé pour tous les enfants mais cette exposition nous révèle d'étonnantes distinctions d'une zone géographique à l'autre : on commence par exemple son catéchisme dès sept ans dans le Pays de Caux alors qu'il faudra attendre d'avoir dix ans dans le Pays de Bray.
Mais c'est bien la communion qui marque le passage vers l'âge adulte. Pour souligner l'importance de ce rite, le musée regorge de souvenirs de communions et de pièces de vêtements comme les brassards de communiants, les couronnes de fleurs et les petits missels en os.
L'évolution du statut de l'enfant
Si l'exposition fait la part belle aux jouets anciens : poupée de porcelaine, jeu de l'oie, théâtre de marionnette plutôt destinée aux enfants de la bourgeoisie, elle évoque aussi un phénomène encore courant au XIXe siècle : celui du travail des enfants. Cette contrainte empêchait bien entendu l'éducation scolaire. L'exposition évoque l'apparition très tardive des droits des enfants, très utiles dans l'industrie normande car corvéables à merci et sous-payés.
En 1835 et 1837, le docteur Villermé rédige un premier rapport mandaté par l'Académie des sciences morales et politiques pour saisir l'ampleur du phénomène, mais il faudra encore de nombreuses années et le soutien d'hommes influents comme Victor Hugo pour que le travail des enfants soit strictement réglementé.
Dans cette exposition, une salle de classe reconstituée avec ses traditionnels bureaux de bois à pupitre, pots d'encre et porte-plume évoque l'ambiance des écoles de jadis, devenues obligatoires suite aux lois Ferry en 1882 : une mesure qui permit enfin d'empêcher l'exploitation laborieuse des enfants et de faire reculer l'ignorance.
Pratique. Jusqu'au dimanche 24 février 2019 au Château de Martainville. Jusqu'à 4 €. Tél. 02 35 23 44 70
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